Fille d'un compositeur et d'une pianiste concertiste, Carla Bruni a baigné dans la musique depuis son plus jeune âge. Elle a taquiné le violon et le piano avant de jeter son dévolu sur la guitare, qu'elle avoue jouer mal, comme pour prévenir d'éventuels sarcasmes, mais cela lui suffit pour écrire ses chansons et suivre le fil de son inspiration capricieuse.
Première dame sous « Raymond » Ier, la voici redevenue artiste à plein temps à l'ère du "Pingouin" et non Madame Tout-le-Monde, ce qu'elle n'a jamais été. La normalité n'est pas trop son truc. Pour une femme libre sous le feu des projecteurs, c'est quasi un oxymore rédhibitoire.
Point de déballages ou de petites phrases assassines (les échotiers en seront pour leurs frais), nous la retrouvons discrète et chaleureuse, pudique et complice, élégante et naturelle.
L’occasion de nous faire partager sa passion pour son compatriote le pianiste Arturo Benedetti-Michelangeli ou la regrettée Brigitte Engerer qui avait joué pour des malades à l’hôpital sous l’égide de sa Fondation, alors qu’elle souffrait elle-même d’un cancer. Le pianiste David Fray, dont elle apprécie l’intelligence, le talent et la beauté, vient lui jouer du Bach. Elle n’en oublie pas de clamer son admiration pour Bessie Smith, Bob Dylan, Tom Jobim ou des révélations comme l’Israélien Asaf Avidan et l’Anglais Jake Bugg.
La play list de Carla Bruni est à la fois intime et vaste comme le monde.