« Trans, c'est mon genre », doc inédit dans “Infrarouge” le 1er novembre sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL lundi 24 octobre 2016 5526
« Trans, c'est mon genre », doc inédit dans “Infrarouge” le 1er novembre sur France 2

Après son documentaire « Homo, la haine », Éric Guéret revient avec « Trans, c'est mon genre », un film-manifeste construit sur un montage de témoignages face caméra. A découvrir dans la case documentaire “Infrarouge” de France 2, mardi 1er novembre à 23:25.

Sans voix off ni commentaires, le réalisateur laisse la parole à des personnes transgenres qui ont accepté de s'exprimer sur le tabou dans lequel les enferme la société française et les violences – verbales, physiques, psychologiques – dont elles sont victimes.

« Faire la transition ou mourir. » Joriane est sans nuances. Habitée par une féminité débordante, elle ne peut donner dans la demi-mesure face à ce corps atroce, insupportable dans tout ce qu'il a de masculin. Impossible d'y rester emprisonnée, c'est une question de survie. Comme elle, Vikken, Morgane, Martine, Stéphanie, Marvin, Florence, Marie se sont vu assigner à la naissance, de façon binaire, une identité sexuelle ne correspondant pas à leur identité de genre.

Lost in transition

Si les trans n'ont pas eu à se poser de questions pendant leur enfance, l'adolescence les a mis au pied du mur : comment réagir face à ce corps qui prend soudainement une forme inattendue, indésirée, aux antipodes de son esprit ? « La vraie violence est venue avec la puberté. J'ai vécu ces changements comme une traîtrise », déclare Vikken qui a dû affronter non seulement les bouleversements biologiques qui s'opéraient en lui mais également les remarques cyniques des autres, profs comme élèves...

Souvent isolés dans leur structure scolaire, puis rejetés par le monde du travail, par leurs proches, beaucoup de trans succombent à l'appel de l'alcool, de la prostitution – voire du suicide – avant d'initier un parcours de transition. Celui-ci commence par un suivi psychiatrique, de un à deux ans, qui débouche sur un traitement hormonal d'un an, et prend fin avec la transformation chirurgicale, synonyme de stérilité... irréversible et obligatoire en France pour espérer changer son état civil. Un parcours long, sans concession, souvent associé à de la mutilation. Naturellement, beaucoup refusent d'aller au bout et restent sur le terrain tabou du « ni totalement homme ni totalement femme », une situation qui dérange car les trans ne correspondent à aucune des cases préconçues au grand rangement des individus. Comme le précise Morgan, ils aimeraient qu'on les laisse « définir leur propre identité, [qu'on les laisse] placer et bouger selon leur gré et quand ils veulent le curseur » entre ces deux concepts prédéfinis que sont le féminin et le masculin.

Film-Manifeste

Après un documentaire consacré aux ravages de l'homophobie Homo, la haine, Éric Gueret revient avec ce film-manifeste sur un sujet rarement abordé par les seuls premiers intéressés. Aucune voix off, aucun expert ne vient dénaturer la parole des témoins. Et c'est tant mieux : qui d'autres qu'eux-mêmes pour décrire au plus près, commenter au mieux ce qu'ils ont traversé pour parvenir à conformer leur corps à leur identité profonde ? Malgré les résistances de la société, de l'administration, la transphobie, les préjugés – en atteste l'anecdote de Joriane sur ce psychiatre surpris de la voir non travestie alors qu'elle souhaite faire la transition –, on s'étonne du recul et de la sagesse avec lesquels ils parviennent à s'exprimer. Trans, c'est mon genre donne une place et réhumanise ces femmes et ces hommes dont le seul objectif est finalement de vivre, sans nuances, en toute normalité.

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Publié dans Documentaires
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