“Prodiges” : Mariane James nous en dit plus sur le nouveau télé-crochet de France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL samedi 27 décembre 2014 3543
“Prodiges” : Mariane James nous en dit plus sur le nouveau télé-crochet de France 2

La « ultima » musicienne et comédienne Marianne James anime ce samedi 27 décembre à 20:50 “Prodiges”, le nouveau télé-crochet de France 2, produit par Shine France (The Voice).

L’unique et resplendissante Marianne fait donc un come-back lyrique dans un talent-show qui va révéler de jeunes virtuoses du classique : chant, danse et musique. Les génies de demain !

Vous allez présenter Prodiges, comment endossez-vous ce nouveau rôle, qui ne l’est d’ailleurs pas tout à fait pour vous ?

Ce n’est pas nouveau, en effet, puisque j’ai déjà tenté l’expérience sur des projets très différents. Pendant tout l’été 2011, j’ai présenté l’émission Queens of Pop [une série de portraits et de concerts de chanteuses, ndlr] sur Arte dans le cadre de Summer of Girls. J’ai donc finalement abordé Prodiges avec assez de sérénité, je savais que le projet était de qualité, et cela me plaisait bien.

Vous allez donc évidemment apporter humour, voix, beauté et volupté… ?

(Rires) Je viens avec l’image que les gens ont de moi. Physiquement : une présence beaucoup plus incarnée que certaines présentatrices, un esprit – j’espère – un peu plus débridé, différent de la surprésentation, et la connaissance de la musique classique – puisque j’aurais dû être musicologue – qu’il s’agisse de Carmen de Bizet, Tchaïkovski, des Ave Maria, Vivaldi… Je ne me suis pas du tout sentie perdue, cela me correspond assez bien d’endosser ce rôle.

Vous êtes donc fière de faire partie de cette aventure télévisuelle ?

J’en suis fière pour différentes raisons : tout d’abord, il s’agit de musique classique, c’est en prime time et c’est du service public. Et puis ce projet produit par Shine, dont on connaît TheVoice Kids, est forcément bien filmé, bien scénarisé. Ce sont les enfants qui prennent la main des spectateurs… De plus, quand j’ai eu connaissance des membres du jury, j’ai compris que cela était du haut de gamme : Patrick Dupond (danse), Élisabeth Vidal (soprano) et Gautier Capuçon (violoncelliste) !

Par ailleurs, vous avez une belle connaissance du rôle de juré ?

Oui, il y a ce petit plus : j’ai été juré quelques années. Je comprends la place que l’on doit laisser au jury pour que cela rebondisse, qu’il y ait du relief entre l’interprétation laissée à l’enfant et la parole donnée à l’adulte… Dès que l’on m’a proposé tout cela : prime time, classique, service public et jury ultra-professionnel, j’ai eu immédiatement envie d’y participer et cela m’a fait rêver. Je me sentais un petit peu chez moi. J’aime me projeter… et là c’est la première fois dans ma carrière télévisuelle – avec La Nouvelle Star évidemment – que cela correspond à ce que l’on propose… C’est rarissime et tout simplement magnifique…

Prodiges est une sorte de télé-crochet, c’est bien ça ?

Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas de la télé-réalité, du bashing sans démarche artistique. Le télé-crochet appelle le talent et la magie devant la caméra.La télé reste une boîte à images qui doit faire rêver… on peut encore apporter ça aux gens.

Avez-vous participé au casting ?

Non, je n’y ai pas participé. C’était un casting très particulier, car il s’agit d’enfants, il y a des impératifs. Pour les auditions, on ne peut pas les faire attendre comme les adultes dans le froid ou sous la pluie pendant des heures. Contractuellement, on ne peut pas leur imposer quoi que ce soit. C’est un univers particulier qu’il faut aborder avec sensibilité. Je savais que les enfants seraient bien traités et les parents aussi… Il n’est pas mal de se poser parfois de petites questions citoyennes. Par exemple, si une personne est contente parce qu’elle a acheté un jean à 9,90 euros, sans se demander qui a cousu ce jean pour obtenir un tel prix, alors que ça vient du fin fond de l’Afrique… Tout ça pour dire que je me suis renseignée, et comme je vais en être l’image… je ne tenais pas à me retrouver avec des choses que je n’assumerais pas.

Quel a été votre cursus ? Vous avez commencé par la guitare, je crois ?

Les voisins de mes parents tenaient une boutique d’instruments de musique à Montélimar. Il s’agissait tout simplement de la famille de Michel Petrucciani, cet énorme pianiste de jazz. Le hasard de la vie a fait que j’ai commencé la guitare à l’âge de 11 ans avec pour professeur son père, Antoine. J’ai donc débuté avec une orientation très jazz. J’ai vite chanté les standards : Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan… En classe de terminale, j’ai fait partie de la chorale. Puis l’objectif a été l’opéra et le conservatoire à Paris. En même temps, j’ai suivi des cours de musicologie à la Sorbonne jusqu’à la maîtrise, que je n’ai pas soutenue, pour partir au Japon et à New York… Jusqu’à 21 ans, je n’étais que musique…

Quel est votre environnement musical ?

J’écoute Donna Summer, Grace Jones, du disco et tout ce qui va avec – paillettes, spray dans les cheveux, yeux en pointe –, les Daft Punk, surtout les live. Ça me met la patate ! Pour passer l’aspi… c’est l’idéal ! (rires) J’ai des voisins très compréhensifs… mais je vérifie que j’ai bien fermé les double et triple vitrages… (rires). J’aime bien les Clash, Oasis, Nirvana, les reprises d’aujourd’hui, les crooners qui chantent les chansons de Nirvana, car on s’aperçoit qu’il y a de vraies mélodies. Cela me séduit intellectuellement et me plaît musicalement… Et puis, bien sûr, les concertos de Mozart. J’apprécie plutôt l’instrumental en classique, plus que les œuvres – opéras ou autres – que je connais beaucoup pour les avoir travaillées. Alors qu’un concerto, je l’écoute avec plaisir, sans gamberge.

Pourquoi Mozart ?

Mozart amène l’équilibre parfait et la folie… Il y a ce paradoxe, ce mélange d’académisme, cette symétrie – rien à voir avec la musique romantique plus borderline –, et une extrême modernité. Il osait réclamer des claviers plus grands, il lui manquait toujours des aigus, des graves, il voulait toujours plus, il cherchait à pousser les limites, une sorte de Johnny Rotten de l’époque… (Rires)

Les Sex Pistols, c’est pas mal non plus ?

J’adore ! ?

Prodiges va peut-être créer des émules, c’est une manière de mettre le classique au goût du jour ?

Oui, car il y a plein d’enfants qui s’amusent à jouer, à chanter sans savoir qu’ils ont peut-être du talent. C’est souvent par imitation : « Maman, j’ai envie de faire du violon. Maman, je veux faire ci ou ça… » Si Prodiges devient une émission récurrente, il y aura un impact sur les conservatoires, qui sont déjà – et je tiens à le souligner – pleins, il faudra donc les agrandir. On est un peu en retard par rapport à l’Allemagne. Si on peut leur piquer un truc, c’est ça… car les cours de musique en France ne sont pas toujours à la hauteur. Alors, si cela peut aider à renforcer ce domaine pour les jeunes, c’est très bien.

De La Nouvelle Star à Prodiges, en passant par différents personnages que vous interprétez avec brio comme cette Maria Ulrika Von Glott et Miss Carpenter, peut-on dire que l’éclectisme et l’ouverture d’esprit vous caractérisent ?

Eclectisme, oui, j’espère. Il y a eu en effet le personnage d’Ulrika récompensé par un Molière, jusqu’à ce que je devienne vraiment Marianne James avec La Nouvelle Star. Je crois que c’est important d’avoir plusieurs cordes à son arc et de rester souple si on ne veut pas se noyer.

Et Miss Carpenter, cette artiste qui doit passer des auditions pour ne pas être radiée de Pôle Emploi, elle en est où ?

Elle tourne, elle tourne… en Belgique, en France jusqu’à fin avril…

Propos recueillis par Françoise Jallot, France 2

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Publié dans Télé réalité