simple01Mardi 3 mai à 20:35, France 2 diffusera la fiction “Simple”, une comédie drôle et poignante qui aborde le thème du handicap mental. L'histoire : Simple, de son vrai nom Barnabé, a vingt-six ans ou trois ans selon qu'on évoque son état civil ou mental. Il a un frère, Kléber, qu'il aime plus que... non ! Presqu'autant que sa maman, mais quand même beaucoup, beaucoup. Ils n'ont plus de père, alors quand leur mère vient à disparaître dans un accident de voiture, Kléber devient tout pour Simple.

Mais, il avait prévu de partir à "la grande ville" faire ses études, alors, le grand frère handicapé... il le met dans ses bagages et essaye malgré tout de continuer à s'en occuper. Ils se font pourtant beaucoup rejeter : de chez la vieille tante, de l'hôtel et aussi de l'appart que Kléber devait louer seul. Jamais à court de ressources, il trouve une petite annonce proposant une chambre en colocation avec quatre étudiant(e)s...

Cette fiction a été réalisée par Ivan Calbérac, connu pour être un réalisateur de cinéma ! : Irène, On va s'aimer, Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires). Des comédies enchantées, familiales, générationnelles aux castings épatants. Simple s'inscrit naturellement dans cet univers... Le réalisateur nous en dit plus sur cette fiction.

Le film démarre sur un clin d’oeil à Rain Man…
Quand je suis arrivé sur cette grande allée à Toulouse, j’y voyais déjà Kléber et Simple. J’ai alors eu l’idée d’ouvrir le film comme ça sur un clin d’oeil à Rain Man. Ce n’était pas écrit dans le scénario. C’est un de mes petits trucs de mise en scène. J’aime bien aussi rajouter des saynètes pour faire vivre et donner du corps à l’histoire, comme le gimmick du concierge qui sort ses poubelles. Dans mon premier film, Irène, il y avait un voisin qui sonnait toujours à la porte d’à côté et Irène pensait qu’on sonnait chez elle… J’adore créer un petit univers autour de la vie des personnages principaux.

C’est comme ça que l’on traite légèrement d’un sujet grave, comme dans Simple ?
Oui, et principalement par le ton adopté ; le regard sur les personnages. Tout est dans le traitement et le regard porté. Un film sur le handicap mental n’est pas forcément ce qu’on a le plus envie de voir le soir en rentrant à la maison. Mais si l’histoire se passe dans une jolie ville, Toulouse, dans une colocation étudiante avec des histoires d’amour et un personnage principal qui fait évoluer les autres, soudainement c’est plus drôle et on est susceptible de toucher des spectateurs qui n’auraient pas du tout été intéressés par le sujet. C’était ça notre but.

Le fait que Simple fasse évoluer, grandir les autres colocataires, c’est l’autre idée forte du film…
Oui. La première étant l’intégration du handicap dans la société, réussir à vivre ensemble, en y mettant chacun du sien. Mais c’est bien d’aller plus loin et de montrer que les personnes handicapées ont aussi quelque chose à nous apporter. Les familles concernées par le sujet, et qui ont vu le film, ont été très touchées par la mise en avant de cette idée et bien sûr par le ton de la comédie : on ne parle pas d’eux de manière repoussante mais drôle et attachante. Ça change !

Simple s’inscrit parfaitement dans votre filmographie…
La comédie a toujours été pour moi un vecteur de communication, de contact, d’empathie. Un moyen de sensibiliser les spectateurs à des questions graves en les faisant rire. Je ne peux pas m’en empêcher. Chez moi c’est une sorte de politesse de vouloir faire rire les gens, comme si j’avais peur d’être ennuyeux.

Vous êtes un réalisateur de cinéma. Qui a pensé à vous pour réaliser Simple ?
David Kodsi, le producteur, avait beaucoup aimé mes films et il m’a proposé ce projet suffisamment tôt pour que je puisse finaliser le scénario avec Jean-Luc Goosens et ainsi me l’approprier. En tant qu’auteur et scénariste de mes films, c’était important pour moi de le faire. J’ai essayé aussi de rester fidèle à l’esprit du livre de Marie-Aude Murail, tendre et drôle.

C’est votre premier film de télévision, qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce projet ?
Le sujet en lui-même, bien sûr. Mais j’avais aussi envie, depuis longtemps, de me frotter au rythme de tournage en télé qui demande une discipline personnelle rigoureuse. On est obligé d’être plus efficace, de moins tergiverser. Il faut prendre plus de décisions en moins de temps. Les journées étaient parfois lourdes mais je suis heureux car je n’ai pas eu à faire de gros renoncements. Ce que j’aime aussi en télévision c’est aboutir plus rapidement au résultat final.

Le film repose beaucoup sur Bastien Bouillon. Qu’est ce que cela a impliqué ?
Ça imposait une concentration et une vigilance permanentes. Bastien devait parfaitement tenir ce rôle de Simple, tout le temps. Difficile, quand il est aussi éloigné de soi. Dès qu’on sortait du personnage, dès qu’un détail nous échappait, on risquait de perdre le réalisme du film. Ça parait évident à dire maintenant, mais c’était l’enjeu majeur de la mise en scène.

Il y en avait d’autres ?
Réussir la distribution. Pour moi, c’est la base de la mise en scène, parce qu’avec un bon casting la direction d’acteurs devient tellement plus facile. J’ai travaillé avec la même directrice de casting qu’au cinéma, Elodie Demey. On a eu un peu de mal à trouver Julien Drion pour le rôle de Kléber parce qu’il devait à la fois ressembler à Simple et réussir à faire passer toutes les contradictions que son personnage ressent vis-à-vis de ce frère handicapé ; l’amour qu’il lui porte, mais aussi la difficulté de le supporter tous les jours et d’être responsable et insouciant en même temps. J’ai eu de la chance car les essais des comédiens que j’avais choisis ont plu également à France Camus de France 2, et à Dominique Lecouturier, la productrice.

Est-ce que certains films vous ont inspiré ?
Pour le rôle de Simple, on a revu Gilbert Grape de Lasse Hallström et Rain Man de Barry Levinson. Pour le film dans son ensemble, je n’avais pas de référence si on excepte un petit côté “Auberge espagnole” (Cédric Klapisch – ndlr). Mais je ne l’ai pas revu pour l’occasion.

La soirée se poursuivra à 22:05 autour d'un débat animé par Christophe Hondelatte “Mon enfant est différent”.
Comment vivre ensemble au quotidien le handicap intellectuel ? Après la fiction Simple, Christophe Hondelatte animera une émission de témoignages pour donner la parole à des parents d’enfants différents. Il ne s’agit pas d’une émission médicale, les personnes présentes veulent expliquer leur quotidien, leur vécu, le choc du diagnostic, la scolarisation, le regard des autres, les structures adaptées, l’avenir… Les joies, les espoirs, les craintes mais aussi le parcours du combattant… C’est un combat au quotidien pour faire accepter la différence. En France, 6 à 8 000 enfants handicapés intellectuels naissent chaque année. 700 000 personnes sont touchées soit 20 % des 3,5 millions de personnes handicapées.

En plateau, 4 personnes pour 4 histoires différentes, 2 reportages et un "expert/référent" pour donner le recul nécessaire sur les problématiques soulevées (chiffres, prises en charge, structures existantes…)

Les témoins :
- Odile, divorcée, mère de 3 filles dont Alissa, 12 ans, autiste
- Rémi, qui élève seul son fils trisomique de 13 ans sans aucune structure d’accueil (sa femme s’est suicidée il y a 7 ans)
- Véronique et Michel, parents de Quentin, 6 ans, autiste, élève d’une école pilote
- Cédric, jeune adulte déficient intellectuel qui travaille en ESAT et préside l’unique association d’handicapés gérée par eux-mêmes.

Les reportages :
- Vivre au quotidien avec Rémi et son fils à Clermont-l’Hérault.
- Portrait d’une école pilote pour enfants autistes montée grâce à la détermination de parents pour palier le manque et l’adaptation des structures existantes.