francois.mitterandA l'occasion des 30 ans de l'élection de François Mitterand à la Présidence de la République, France 2 lui consacrera une soirée spéciale mardi 10 mai à partir de 20:35. La soirée débutera par le documentaire-fiction “Changer la vie - Mitterrand 1981-1983” réalisé par Serge Moati dans lequel François Mitterand est incarné par le comédien Philippe Magnan.

Le 10 mai 1981, quelques secondes avant 20 heures, la France entière retient son souffle en attendant le résultat du second tour de l’élection présidentielle, qui oppose le président sortant, Valéry Giscard d’Estaing, et son rival malheureux de 1974, le socialiste François Mitterrand. Depuis les législatives de 1978, on sait que droite et gauche se tiennent dans un mouchoir de poche, et jamais l’issue n’a paru aussi indécise. A 20 heures, c’est une explosion de joie spontanée dans tout le pays. Avec près de 52 % des bulletins exprimés, François Mitterrand met fin à vingt-trois ans de gouvernance à droite, depuis l’accession au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Il devient le premier homme de gauche à être élu à la présidence de la République au suffrage universel.

En alternant images de fiction et archives télévisuelles, le documentaire-fiction de Serge Moati nous entraîne dans les coulisses de ce succès, et nous fait découvrir comment la gauche, enfin parvenue au pouvoir, va rapidement – en deux ans – passer de l’état de grâce à la fin des illusions. Comment elle va voir se dresser devant elle des forces, nationales ou occidentales, qui refusent sa victoire. Comment, en deux ans, elle va passer de l’injonction rimbaldienne - changer la vie - à l’austérité janséniste. A travers le regard de celui qui, jeune réalisateur plein d’espérances à l’époque, filma la cérémonie d’investiture et sa célèbre séquence au Panthéon, nous assistons à l’entrée dans la fonction présidentielle d’un homme qui s’y est si longuement préparé. Trop peut-être. Il surprend son entourage par la dignité, la hauteur, et même la distance avec lesquelles il entend exercer ses responsabilités.

A une époque où l’on ne parle pas encore "d’hyperprésidence", il nomme lui-même les ministres, entend être le seul représentant de la gauche dans le pays et n’envisage qu’un axe de travail : la mise en oeuvre des 110 propositions qui composaient son programme électoral. Nous apprenons aussi comment sa maladie lui fut très tôt annoncée, avec quel diagnostic, et les conséquences que cette annonce eut sur son rapport avec le temps.

A 22:05, France 2 poursuivra cette soirée spéciale avec la diffusion du documentaire “François Mitterrand à bout portant - 1993-1996” réalisé par Jean-Michel Djian.

En 1993, François Mitterrand est un homme meurtri. Cinq ans après le début de son second mandat, les élections législatives se sont soldées par une déroute électorale du PS et ont abouti à la mise en place d’une nouvelle période de cohabitation. Pierre Bérégovoy, un fidèle du Président, s’est donné la mort le 1er mai, imité quelques mois plus tard par François de Grossouvre. Mitterrand ressent durement la haine qui entoure alors le mitterrandisme, et vit désormais avec l’obsession de résister à la maladie pour finir son mandat. Sans jamais évoquer sa souffrance.

A travers les témoignages, souvent chargés d’émotion, de compagnons de route (Badinter, Védrine, Lang, Charasse, Dumas…), de familiers (Bergé, Kiejman, Lauvergeon, Rousselet…) et de ses enfants Mazarine et Gilbert, le documentaire de Jean-Michel Djian nous parle d’une fin de carrière politique, d’une fin de vie et des interrogations sur l’au-delà qui en résultent. Chacun des intervenants nous dit l’homme, ses douleurs, sa rage de vivre, sa force intérieure. Son rapport à la littérature, surtout : elle n’est pas un refuge, car il ne se coupe pas du monde, bien au contraire ; mais elle est une source intarissable de plaisir.

Erik Orsenna : "Le verbe est là, souverain. Mitterrand était un écrivain oral : le meilleur de lui ne se trouve pas dans ses livres, mais dans ses discours." Jean d’Ormesson : "C’était un homme de culture, qui avait des relations difficiles avec la vérité."

Pour les Français, cette longue partie de cache-cache avec la mort sera marquée par les voeux présidentiels du 31 décembre 1994 : "Je crois aux forces de l’esprit, et je ne vous quitterai pas." François Mitterrand décède le 8 janvier 1996, sans avoir eu le temps d’écrire ses mémoires.

A 23:15, le magazine “Un jour / Un destin” de Laurent Delahousse reviendra sur les secrets de famille de François Mitterand.

Les trois enfants issus des deux familles de François Mitterrand, Mazarine Pingeot, Gilbert et Jean-Christophe Mitterrand, dévoilent l'intimité de leurs rencontres et des derniers jours de leur père. Les derniers jours du Président… Le 11 janvier 1996, la France et le monde entier découvrent sur les images des obsèques de François Mitterrand, les visages de deux familles enfin réunies. Le secret le plus intime du président de la République est révélé au grand jour. La surprise est là mais elle ne déclenche aucun scandale. La France est émue par ce destin qu'elle partage en direct à la télévision. Les commentaires seront certes nombreux, mais jamais les personnages de cette scène si symbolique n'étaient revenus sur ce qu'ils ont vécu ce jour-là.

François Mitterrand avait-il prévu ces retrouvailles ? Les deux familles s'étaient-elles rencontrées avant les derniers instants du Président ? François Mitterrand a-t-il décidé de mourir ? Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1996, François Mitterrand subit des examens à son retour de sa résidence de Latche. Le cancer progresse, les métastases sont sur le point d'atteindre le cerveau. "Je sais ce qu'il me reste à faire" déclare-t-il à son médecin personnel, le docteur Tarot. Quelles conséquences auront ces mots prononcés par l'ancien chef de l'Etat ?

Le mystère d'une photo volée Le 9 janvier au matin, un proche de la famille Mitterrand, quelqu'un de confiance, photographie discrètement le président sur son lit de mort. Les clichés paraissent quelques jours plus tard dans Paris-Match. Pendant onze ans, le mystère demeure sur l'auteur de cette photo. Claude Azoulay, photographe proche du président longtemps suspecté, mène l'enquête et réussit à identifier le responsable du scoop. La pyramide du Louvre, l'histoire d'un "cadeau" Le 4 mars 1988, la pyramide du Louvre est officiellement inaugurée par François Mitterrand. La veille, le Président a organisé une visite privée pour Anne et Mazarine Pingeot. Comment et pourquoi cette pyramide, qui a déclenché tant de polémiques, est en fait avant tout un cadeau à la femme qu'il a aimée en secret pendant plus de trente ans ? Un cadeau en forme de témoignage de leur histoire secrète.

Intervenants : Jean-Christophe et Gilbert Mitterrand ; Mazarine Pingeot ; Roger Hanin ; Pierre Tourlier, chauffeur de François Mitterrand ; Laurence Soudet, conseillère de François Mitterrand ; Dominique Bertinotti, conseillère de François Mitterrand ; Claude Azoulay, photographe ; Bruno Mouron, photographe ; Pascal Rostain, photographe ; Raphaëlle Bacqué, journaliste au Monde ; Ariane Chemin, journaliste au Monde ; Franz-Olivier Giesbert, directeur du Point ; Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express ; Christine Clerc, journaliste ; Jean Glavany ; Michel Charasse ; Jack Lang.