christophe.hondelatte02Dimanche 27 février à 23:05, Christophe Hondelatte présentera sur France 2 un nouveau numéro de “Faites entrer l'accusé” qui aura pour thème “Jean-Luc Cayez : la machination du concierge”. En septembre 2005, Jean-Luc Cayez a violé et tué une jeune locataire de la résidence dont il était concierge. Violeur récidiviste, il a rapidement été soupçonné. Et il a avoué. Une chance ! Car un autre homme aurait pu finir en prison à sa place. Cet homme, c'est celui qui jetait ses préservatifs dans la poubelle de l'immeuble. Cayez les avait récupérés, pour en prélever le contenu, et répandre ainsi dans le corps de sa victime un sperme dont il pensait que l'identité génétique l'innocenterait. Une idée piquée dans une série américaine !

Le 15 septembre 2005, les proches d'Audrey Jouannet sont inquiets. Cela fait deux jours qu'elle a disparu de son domicile de Soisy-sur-Seine dans l'Essonne. En plateau, Marie-Antonia Jouannet, la mère d'Audrey, raconte comment, trois jours après la disparition de sa fille, elle a découvert son corps, dissimulé sous le lit. Audrey avait été étranglée et violée. Le concierge apporte alors une aide précieuse aux enquêteurs. A tel point que son intérêt pour l'enquête finit par leur sembler suspect. Ils s'intéressent donc à Cayez, et découvrent qu'il a un casier judiciaire chargé. En février 1983, il a pris sept ans pour le viol d'une automobiliste de 25 ans à Grigny, dans l'Essonne. Et il a récidivé. En 1988, à Lunel dans l'Hérault, où il a violé sa voisine, après avoir drogué son dessert. Condamné à vingt ans, il est sorti en 2003, alors que les experts diagnostiquaient un risque de récidive très élevé.

Au vu de ce passé, Cayez est placé en garde-à-vue, quand le résultat de l'expertise ADN tombe. Le sperme retrouvé sur Audrey Jouannet n'est pas le sien ! Pour les gendarmes, c'est un choc ! Ils le sentent, quelque chose cloche… Alors, avec l'accord du procureur, ils décident de prolonger tout de même la garde-à-vue. La suite leur donne raison, car le suspect passe aux aveux.

La nuit du 13 septembre, en pleine nuit, la tête cagoulée, il a sonné à l'appartement d'Audrey. Il voulait la violer. N'y parvenant pas, il l'a traînée dans sa loge où il l'a séquestrée toute la journée du lendemain. Il dit qu'elle est restée libre de ses mouvements, jusqu'à ce qu'il l'étrangle vers 17 heures. Il explique aussi que, quelques jours auparavant, inspiré par un téléfilm, il avait récupéré deux préservatifs usagés dans une poubelle de la résidence, et qu'il en a injecté le sperme dans le vagin et la bouche d'Audrey. Il ajoute : "Je pense que malheureusement j'aurais recommencé".

Le procès de Jean-Luc Cayez s'ouvre en mai 2008 devant la cour d'assises d'Evry. Là encore, le concierge reconnaît avoir violé et tué Audrey. Mais il nie l'avoir frappée, malgré l'avis des légistes. Une attitude que l'expert psychiatre, Serge Bornstein, explique par un sentiment de toute puissance. Au terme des débats, Jean-Luc Cayez est condamné, sans surprise, à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de vingt-deux ans de sûreté. C'est sa troisième condamnation en vingt-quatre ans.

Intervenants : Marie-Antonia Jouannet, mère d'Audrey ; Pierre-Louis Jacob, procureur adjoint de la République d'Evry ; Serge Bornstein, expert psychiatre ; Marie-Claude Vigot, amie de la famille Jouannet ; Bernard Coulomb, compagnon de la mère d'Audrey ; Adjudant-Chef Patrick Souillard, Technicien en Identification Criminelle ; Maréchal des logis Frédéric Sanchez, BR de Paris ; Lieutenant Marc Mazert, directeur d'enquête à la BR de Paris ; Gérard Bourroux, voisin d'Audrey ; Maître Jean Chatel, avocat de Stéphanie ; Docteur Marcel Danan, expert-psychiatre ; Maître Jean-Roger Nougaret, avocat de Jean-Luc Cayez ; Adjudant Eric Barou, BR de Paris ; Maître Laurent-Franck Liénard, avocat de la famille Jouannet ; Laurence Contios, substitut du procureur d'Evry, avocate générale ; Maître Jacques Bourdais, avocat de Jean-Luc Cayez ; Ondine Millot, journaliste à Libération.