
Vous lancez début octobre l'opération SOS Villages, déjà présente à l'antenne il y a un peu plus de 15 ans !
Nous avons effectivement mis en place dans le Journal de 13h une opération intitulée SOS Villages en 1993, pendant une semaine. L'objectif était d'inciter ou de mettre en contact des personnes voulant vendre un commerce avec des acheteurs potentiels. A l'époque, nous avons donc trié pendant plus d'un mois, avec mon équipe d'une dizaine de personnes, les multiples sacs de courriers reçus. Au final, et de manière certaine, nous avons participé à la création de 125 commerces. 15 ans après, nous avons constaté que le problème persistait : la désertification commerciale en milieu rural s'est même accentuée. Nous avons souhaité renouveler cette opération, mais cette fois en utilisant des moyens plus modernes, notamment internet qui permet une mise en contact directe.
La situation rurale est-elle alarmante selon vous ?
Oui, car lorsque des commerçants partent, leurs enfants partent aussi, les écoles ferment, puis la poste, la boulangerie... Les villages s'éteignent. En 10 ans, un quart des exploitations agricoles a disparu. La campagne risque de mourir, pourtant des habitants y vivent encore et ont besoin de consommer. De plus, cette situation aboutit à un isolement, notamment des personnes âgées. Avant, acheter sa baguette ou son journal permettait de sortir et de rencontrer du monde. Avec la fermeture des commerces, les personnes les plus vulnérables restent chez elles. Les commerces ont une réelle importance sociale.
Le contexte a-t-il évolué positivement par ailleurs ?
Il y a 15 ans, seule l'agriculture bénéficiait d'aides. Le phénomène a évolué. Les élus ressentent un manque, les habitants réclament. Désormais, les mairies s'impliquent, notamment en offrant un local pour qu'un commerce s'installe... Les exemples se multiplient. En parallèle, de plus en plus de personnes veulent changer de vie, notamment des citadins qui cherchent à s'installer à la campagne. SOS Villages pourra éventuellement leur donner des idées.
Comment cette opération s'inscrit-elle dans le 13 Heures ?
Ce journal est proche de la vie des Français et de leurs préoccupations. Chaque jour, nous nous intéressons à l'actualité et à la vie des régions. Nous diffusons en permanence des reportages sur ces thèmes, nous sommes sans cesse alertés par nos correspondants sur la disparition de commerces dans les villages... Cela nous paraissait important de participer à l'avancée de cette problématique. Nous montrons ce qu'il s'y passe, mais nous pouvons aussi agir.
Comment va-t-elle s'articuler ?
Dans la même logique 360 degrés que pour Une semaine pour l'emploi, nous combinons les supports. L'antenne de TF1 attire l'attention, l'antenne de LCI explique, grâce à des programmes d'accompagnement, et le site internet dédié permet une prise de contact et rend le projet concret. Nous utilisons le pouvoir de la télévision et d'internet pour rendre service. Parmi les 6 millions de téléspectateurs du journal, je suis sûr que certains veulent changer de vie. Peut-être auront-ils ainsi un déclic ? J'espère que l'opération servira concrètement à quelque chose. Avec Une semaine pour l'emploi, nous avons réussi à créer plus de 10 000 contrats signés en 4 éditions. Nous avons été utiles, c'est extraordinaire !