
Depuis l’an 2000, il n’y a plus d’appelés, plus de bidasses. Certains pensent que la jeunesse d’aujourd’hui aurait bien besoin d’être encadrée et de donner du temps pour le pays. Ils regrettent cette occasion unique quand les enfants de la France d’en haut se mêlaient à égalité à ceux de la France d’en bas, toute couleur confondue.
Mais alors pourquoi a-t-il disparu le service militaire? Et pour tous ceux qui l’ont fait en temps de paix, qu’est ce qu’il en reste aujourd’hui de ces mois souvent passés à des centaines de kilomètres de chez soi ?
Pour tous, le service ça commençait, avec les classes : on apprenait à saluer, à marcher au pas, à tirer, à obéir aux ordres sans poser de questions, à faire son lit au carré, puis au bout de trois mois, on était incorporé, et on comptait les mois qui restent, entre les permissions et les punitions, en attendant la quille, le jour zéro, la délivrance finale…
Mais les appelés de l’après guerre d’Algérie, les enfants du baby boum d’une France encore paysanne et ouvrière, et pleine de foi en son avenir, ont-ils vécu le même service que les derniers appelés de l’année 2000, d’une France black blanc beur qui connaît le chômage et le doute ?
Les premiers sont partis pour 24 mois quand les seconds sont restés 6 mois.
La nostalgie de ceux qui regrettent la disparition de ce rite de passage fait-elle bon ménage avec la réalité évoquée par nos témoins et que font revivre les films super 8 qu’ils en ont rapportés ?
“Bon pour le service militaire”, est une plongée dans cette expérience intime et collective du service militaire racontée par ceux qui l’ont fait en temps de paix. Leurs récits sont une plongée dans l’imaginaire et le vécu des jeunes de ces cinquante dernières années, les rêves et les combats des générations qui se sont succédées, depuis la génération volontaire des années 60, à celle contestataire des années 70, et jusqu’à celle plus diverse et individualiste des années 90, en fait une page de l’Histoire de France.
Considéré comme un rite initiatique, un brassage social de la population française, le service avait aussi son utilité citoyenne.
Aujourd’hui des voix s’élèvent pour regretter sa disparition. Alors une question se pose : faudrait-il le remplacer par un service civique obligatoire ? Sous quelle forme et encadré par qui ? Des civiles ? Des militaires ? Les avis sont partagés.
Le film est suivi d’un débat animé par Samuel Etienne avec les participations de : Martin Hirch, ex Président d’Emmaüs aujourd’hui Président de l’Agence du Service civique, Eric Ciotti député UMP auteur d’une proposition de loi sur un service citoyen pour mineurs délinquant, le Colonel Michel Goya, auteur de « l’emploi des forces armées au 21ème siècle » et Annie Crépin, Présidente du club Raspail, auteur d’une « Histoire de la conscription ».