
Son parcours : débutante au journal Combat où, jeune pigiste, elle obtient la première interview de François Mitterrand depuis l'affaire de l'Observatoire. Elle intègre ensuite l’équipe de L'Express aux côtés de Françoise Giroud et de Francine Girard, d’abord journaliste littéraire, avant de devenir journaliste politique à une époque où cette spécialité était réservée aux hommes. Avec Catherine Nay puis Anne Sinclair, Michèle Cotta fait partie des pionniers de cette nouvelle vague du journalisme politique qui a pour principe de regarder « le » politique autant que « la » politique.
Pionnière, elle l’est sans doute encore, lorsqu’en 1981 elle prend la tête de Radio France, certes à la suite à de Jacqueline Baudrier. Mais elle l’est surtout en prenant la tête de la Haute Autorité de l’Audiovisuel en 1982. Pionnière, toujours, en tant que première directrice de la rédaction de TF1 où elle sut imposer un style souple en apparence. Mais en 1992, devant la crise que traverse l’information et la mise en cause de ses journalistes (la fausse interview de Fidel Castro et l’affaire « Botton »). Directrice de l’info ne parvenant plus à imposer son autorité auprès de la direction de la chaîne, notamment pour faire adopter un code de déontologie, elle préfère alors partir…
Pour toutes ces raisons, Michèle Cotta laisse une image forte, celle de l’une des toutes premières femmes dans les médias qu’on ne cantonne pas à un seul rôle.