
Ce deuxième volet de Génération Télé 80 est l’occasion de renforcer… ou de revoir son jugement.
Après les foutraques et bon enfant années seventies, les années 80, à bien des égards, font figure de (re)commencement et de grand chaudron à expérimentations. Les conseillers en communication envahissent la télé (ils ne l’ont depuis plus quittée) et rhabillent les débats politiques ; tout est calculé, mesuré : la longueur de la table, la hauteur de la chaise, la profondeur du regard… Fini les bulletins météorologiques tristouilles de fin de journal télévisé, où des barbus en sous-pull, détachés par Météo France, nous faisaient cours sur un tableau en bois couvert de pictogrammes autocollants. Une bande d’animateurs invente la météo moderne avec animations sur fond vert, images zémouvantes de cigognes dans leur nid, blagues potaches et citations de poètes espagnols.
Les séries américaines font leur mue, et c’est la guerre entre Ewing et Carrington, Dallas et Dynastie. Quand les Français s’y mettent, on atteint des sommets de kitsch rarement égalés depuis.
Sur la nouvelle née Canal+, Coluche dynamite la télévision. On les dit « cyniques », les années 80… C’est pourtant l’époque de la création des Restos du coeur et de l’engouement pour les premiers Téléthon. Que ta droite ignore ce que fait ta main gauche… Tandis que la gentille assistante sociale de Pause Café émeut la France entière, Bernard Tapie et Yves Montand se font professeurs de libéralisme.