Déjà réalisateur l’année dernière au Vietnam et rédacteur en chef depuis 2006, Julien Magne est reparti en Indonésie pour la 11e saison de “Koh-Lanta”. Partagé entre souvenir et nostalgie, il évoque le tournage et ses conditions exceptionnelles. Quel a été votre rôle dans cette nouvelle édition ?
Je suis réalisateur du programme et chef de projet chez ALP pour Koh-Lanta. En amont, j’ai participé aux repérages des sites pour choisir où implanter les camps des participants, certains jeux, et des lieux clefs de cette nouvelle saison. Je participe également au casting pour la sélection des concurrents ainsi qu’aux nombreuses réunions chez ALP et avec TF1, pour mettre en place toutes les nouveautés. Sur le tournage, je dois avoir une vision d’ensemble pour travailler en étroite collaboration avec Denis Brogniart, les 2 réalisateurs de la captation multicam et le producteur des jeux afin de préparer au mieux les épreuves et la grande discussion du Conseil. Conjointement avec Thierry Graff, le producteur exécutif d’ALP, nous supervisons la coordination de tous les corps de métier présents sur le site. De retour à Paris, je travaille avec la rédactrice en chef Marie-Eve Lombard et une équipe de 7 monteurs pour raconter les aventures des concurrents, écrire les commentaires... Le plus important pour nous est de retranscrire fidèlement ce qu’ils ont vécu et ressenti pendant 40 jours. Suivre le projet depuis la préparation du tournage jusqu’à la diffusion des émissions est passionnant.

Quelles sont les particularités d’un tournage pour Koh-Lanta ?
Pour les concurrents, l’aventure dure 40 jours, et pour nous, elle dure beaucoup plus longtemps ! Certaines équipes arrivent même 2 mois avant l’arrivée des participants pour tout préparer, construire certains jeux, trouver des bateaux, installer notre base avancée… Le plus dur à gérer, ce sont les conditions météo : nous dépendons du temps, des intempéries, des conditions de navigation… Il faut prendre en compte tous ces éléments sur le tournage. Koh-Lanta est un jeu d’aventure et nous devons en permanence nous adapter, c’est ce qui fait le charme mais aussi la difficulté de ce tournage. Nous suivons au jour le jour la vie des participants, sur leur île ou lors des épreuves. Il faut être très réactif, puisque ce sont eux qui rythment nos journées. S’ils décident de partir explorer la jungle, une équipe les accompagne... Heureusement, toutes les équipes travaillent depuis plusieurs années dans ces conditions et leur réactivité est à toute épreuve. Autre particularité : tous les ans, nous mettons en avant le lieu et la culture du pays où se déroule le jeu. Nous accédons à des lieux que peu d’Occidentaux ont la chance de découvrir. Cette année, nous avons, une nouvelle fois, tourné dans un endroit paradisiaque au contact d’un peuple très accueillant.

Dans quelles conditions le tournage s’est-il déroulé ?
Chaque année, les conditions sont très dures mais c’est ce qui fait la beauté de Koh-Lanta. Les concurrents vivent par leurs propres moyens dans des conditions extrêmes. Les équipes de tournage (et le matériel) aussi, puisqu’elles sont soumises aux mêmes conditions météorologiques parfois capricieuses. C’est pourquoi nous sommes tous admiratifs du courage des participants, qui chaque année se dépassent, surmontent toutes les difficultés et nous surprennent. Au nom de toute l’équipe, je voudrais leur tirer mon chapeau, car cette année encore, ils ont redoublé d’efforts pour vivre une expérience unique.

Quelle a été la répartition des équipes de tournage ?
C’est toute une organisation ! Environ 75 personnes réparties en différents corps de métier ont été mobilisées pour mener à bien ce tournage. Cette année, en Indonésie, il y avait 6 cameramen avec 6 ingénieurs-son et 5 journalistes, en charge de raconter la vie des participants sur les camps. Parallèlement, 7 cameramen filmaient les Conseils et les jeux avec une équipe de preneurs de son. S’ajoute à ces groupes, une équipe de constructeurs (fabrication des jeux, des parcours pour les épreuves) français et australiens, des marins pour tous les trajets d’île en île. L’équipe de production d’ALP réalise un énorme travail logistique : organiser la vie de notre base avancée ; obtenir toutes les autorisations de tournage, en amont et au jour le jour ; acheminer tout le matériel à l’autre bout du monde… Comme chaque année, nous avons également travaillé avec environ 150 personnes recrutées sur place, sans qui l’aventure Koh-Lanta ne pourrait pas voir le jour.

Que représente Koh-Lanta pour vous ?
C’est une expérience incroyable, pour les concurrents comme pour nous. Témoigner de leurs aventures dans un cadre chaque année paradisiaque est un privilège et nous en sommes tous conscients… et c’est pour ça que toutes les équipes travaillent sans compter pour retranscrire au mieux à l’image, ce que les participants ont vécu. Mais Koh-Lanta c’est aussi une famille qui se recompose tournage après tournage. Nous aimons travailler ensemble. Cette alchimie et cette bonne entente dans le groupe permettent d’avancer dans les meilleures conditions possibles.