
Michael Haneke taille dans le vif pour observer avec un regard clinique la façon dont l’amour cristallise les névroses et devient dépendance mortifère. Sans juger ni expliquer, le cinéaste autrichien donne à voir, à travers un jeu de caméra minimaliste, une dérive passionnelle sans bornes. Il applique au cinéma ce qu’Erika exige de l’interprétation pianistique : maîtriser et contenir l’émotion à l’extrême pour atteindre la réalité la plus crue. Jusqu’à la pornographie.
Isabelle Huppert, tantôt belle tantôt ridicule, tient ce rôle ambivalent de femme à la sensibilité de petite fille sous un masque de froideur sadique. L’amour la fait tousser ou vomir. Elle se réfugie dans une vie sexuelle fantasmée et imagine dans les moindres détails l’humiliation des corps dans des scénarios porno auxquels Walter devra obéir à la lettre…