
Mais le destin, sous la forme d'un orage aux pouvoirs mystérieux, va placer Caroline dans le corps de sa fille et Fanny dans le corps de sa mère ! Passé un moment de légitime panique, chacune va devoir vivre dans la peau de l'autre, tout en conservant les apparences au lycée et auprès des prétendants de la mère et la fille...

Qu'est-ce qui vous a séduites dans ce téléfilm ?
Michèle Laroque : J'ai aimé l'idée de me retrouver dans le corps d'une adulte avec l'esprit d'une ado. Repasser par cet âge-là m'a beaucoup amusée.
Sophie de Fürst : Jouer une personne de 50 ans a quelque chose de jubilatoire, c'est très drôle ! Il y avait matière à se lâcher !
Comment décririez-vous le caractère de Caroline Gardel (la mère) ? Fanny Gardel (la fille) ?
M.L. : Caroline a beaucoup de responsabilités. Perfectionniste, elle a envie que tout se passe pour le mieux autour d'elle. Elle veut réussir à la fois dans son rôle de mère et dans celui de CPE (conseillère principale d'éducation, NDLR).
S.d.F. : Fanny est une adolescente rebelle qui en fait voir de toutes les couleurs à sa mère. Son but est d'intégrer une école de photos, à Londres, contre l'avis de cette dernière. Mais elle aime vraiment la photo, ce n'est pas une passion d'un jour. Sa mère tarde à le comprendre, créant un conflit entre elles.
Justement, quelle est la principale difficulté entre elles ?
M.L. : La mère veut le meilleur pour sa fille. Mais elle oublie parfois qu'un enfant est une personne à part entière. Il faut savoir l'écouter et faire au mieux en tenant compte de ses désirs. Souvent, les parents ont une vision rigide et préconçue de ce que les enfants doivent faire, sans prendre le temps d'écouter leurs envies. C'est le problème entre Caroline et sa fille.
S.d.F. : Fanny a l'impression d'être incomprise, elle se sent seule au monde. Pour elle, cette situation est difficile à vivre, elle le fait payer à sa mère !
Elles ont un point commun : elles sont toutes les deux amoureuses...
M.L. : Exactement, mais Caroline s'en défend. Elle considère qu'il n'y a pas de place dans sa vie pour aimer un homme dans la mesure où elle veut réussir avant tout son rôle de mère et sa carrière professionnelle.
S.d.F. : Elles vivent leur amour en cachette, sans le dire à l'autre. Même si elle fanfaronne auprès de ses copines, Fanny est une fille très timide qui n'ose pas se dévoiler à Mathis. Elle aimerait beaucoup que son histoire se concrétise. En revanche, sa mère freine des deux pieds, tout en se protégeant derrière sa fille. Son petit ami, Hugo, est fou amoureux d'elle, mais elle ne veut pas se l'avouer.
Au début, chacune prend plaisir à mettre l'autre dans l'embarras...
M.L. : Quand les rôles sont inversés, Caroline fait subir à Fanny beaucoup de choses. Elle la ridiculise au lycée. De son côté, sa fille s'efforce de faire passer sa mère pour une folle et une inconséquente.
S.d.F. : Ma mère me fait quand même subir des choses désagréables, quand elle est dans ma peau ! Moi, beaucoup moins. En se retrouvant adolescente dans le corps d'une adulte avec toutes les responsabilités qui en découlent, Fanny se rend vite compte que la vie n'est pas faite que d'amusements.
En tant qu'actrice, n'était-ce pas trop compliqué de s'imaginer dans la peau de l'autre ?
M.L. : J'ai beaucoup travaillé en amont, le plus difficile étant de trouver le bon tempo dans cette situation complètement folle. Une fois le juste milieu établi, on ne fait que s'amuser. La première semaine de tournage a été fatigante car nous étions tout le temps à l'écoute pour être dans la bonne tonalité. L'attitude d'une ado dans un corps d'ado est une chose, mais dans celui d'une adulte, elle peut vite être perçue comme agressive ou vulgaire.
S.d.F. : J'ai adoré. Le réalisateur nous a demandé de composer un personnage avec une véritable épaisseur, même si, physiquement parlant, je ne suis pas crédible dans la peau d'une femme de 50 ans. Dès que je jouais le rôle de la mère, j'étais ravie !
Michèle, avez-vous demandé des conseils à votre fille pour jouer le rôle d'une adolescente ? Et vous, Sophie, à votre mère pour jouer celui d'une quinqua ?
M.L. : Je n'ai pas eu besoin de lui demander conseil, il m'a suffit de l'observer (rire). J'ai la chance de jouer des rôles qui me permettent de restituer le fruit de mes observations. Avec Sophie, qui interprétait le rôle de Fanny, nous avons travaillé ensemble. Je lisais les répliques qu'elle devait dire quand elle était dans mon corps. Cela lui permettait de voir comment je l'aurais joué. Je lui ai demandé de faire la même chose.
S.d.F. : Je n'ai rien demandé à ma mère, mais j'ai sans doute inconsciemment reproduit certaines de ses attitudes. Je posais davantage des questions à Michèle sur le comportement à tenir en tant que mère car, sans avoir d'enfants, j'imaginais difficilement ce que cela représentait.
Quels sont vos projets ?
M.L. : Le spectacle que j'interprète avec Pierre Palmade, Ils se re-aiment, sera mon principal projet pour les deux ans à venir. En parallèle, je continue d'écrire l'adaptation cinématographique de Mon brillantissime divorce.
S.d.F. : J'étais récemment à l'affiche de L'oncle Charles d'Etienne Chatiliez avec Eddy Mitchell et Alexandra Lamy, mon premier rôle dans un long métrage. Puis au théâtre, je vais jouer à nouveau dans une pièce de Paul Jeanson, Betty Colls, au Ciné 13 Théâtre.