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Discours sécuritaires enflammés, amalgame entre délinquance et « gens du voyage », la confusion règne et désigne un même bouc émissaire à l’insécurité du moment : les Roms. 10 à 12 millions de ses citoyens vivent en marge des droits les plus fondamentaux à la santé et à l’éducation. 10 à 12 millions d’hommes, de femmes, d’enfants marginalisés que l’on aimerait bien tenir à distance, mais à quelle distance, puisqu’ils sont européens ? La stigmatisation, pour ne pas dire le rejet des « Gitans, Tsiganes, Manouches...» est ancestrale. Leur crainte d’une intégration voire assimilation évidente. Leur place dans une Europe officiellement sans frontières internes, mais qui reste une Europe des Nations, est difficile à définir. A moins que les Roms n’y ouvrent une première brèche. En mars 2011, la Roumanie et la Bulgarie, membres de l’Union Européenne intègreront l’espace Schengen garantissant la libre circulation à tous ses membres.
Ce film nous fait voyager, de Montreuil d’où on expulse les Roms roumains ou bulgares à Budapest où les milices nationalistes incendient les maisons des familles Roms. Un itinéraire de parias abandonnés par leurs Etats et qui convergent vers Strasbourg et Bruxelles, capitales législative et administrative de l’Union européenne, où de jeunes stagiaires Roms tentent de faire entendre la voix des 10 à 12 millions de citoyens européens qui ne veulent plus vivre rejetés et marginalisés. Un voyage pour raconter la longue et difficile gestation d’une nation sans territoire national. Une première étape vers une Europe des peuples ? Peut-être pas, mais une question centrale : quel statut pour que 10 à 12 millions de citoyens européens ne soient plus rejetés en marge des droits fondamentaux ?