Clap de fin pour “Julie Lescaut” sur TF1 : Véronique Genest revient sur 22 ans de souvenirs

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL samedi 28 décembre 2013 23158
Clap de fin pour “Julie Lescaut” sur TF1 : Véronique Genest revient sur 22 ans de souvenirs

Après vingt-deux ans de bons et loyaux services, Julie Lescaut se prépare à rendre badge et arme. A l'occasion de la diffusion des derniers épisodes sur TF1, Véronique Genest revient, avec émotion et nostalgie, sur deux décennies d'amitiés, de joie et de bonheurs.

Quels souvenirs conservez-vous de cette expérience de vingt-deux ans ?
Je ne garde que de bons souvenirs ! Vingt-deux ans, cela représente une vie avec des naissances, des décès, des joies et des peines. Il y a eu les bonheurs avec Mouss Diouf, et puis après... Comme une famille, nous nous réunissons de temps en temps, et sommes présents les uns pour les autres. Des liens forts se sont noués avec toutes les équipes. Mon habilleuse/costumière, Fanny, travaille avec moi depuis vingt-deux ans, j'ai vu ses enfants naître et grandir... Comme mon coiffeur ou ma maquilleuse, ils font partie de ma vie. Du côté des équipes techniques, Julie Lescaut  a aussi fait office d'école car certains, arrivés stagiaires aux tout-débuts de la série sont par exemple devenus directeurs de production ! Cette série avait vraiment un truc particulier : beaucoup de bonne humeur et de rires !

Quelles périodes vous ont le plus marquée ?
La toute première partie de la série, quand les filles de Julie étaient petites m'a beaucoup touchée. Les épisodes étaient alors un mélange de policier et d'Une famille formidable avec beaucoup d'humeur et d'humour... Puis les filles ont grandi, la vie de Julie a pris un autre tournant : elle a adopté un petit garçon, rencontré un nouvel homme, avocat comme Paul (François Marthouret), et rejoint un commissariat parisien. Ensuite, j'ai beaucoup aimé la période à Paris avec la nouvelle équipe, Jean-Charles Chagachbanian et Guillaume Gabriel. Je me suis attachée aux nouveaux personnages, nous avons formé une nouvelle famille !

Julie Lescaut, c'est aussi vingt-deux ans de télévision...
Cette série a effectivement traversé vingt-deux ans d'histoire de la télévision. Elle est arrivée à la grande époque où n'il y avait encore que cinq chaînes. Et même après la naissance d'Arte et du câble, la série enregistrait régulièrement dix millions de téléspectateurs ! Les scores sont très différents aujourd'hui en raison d'un paysage à plus de vingt-cinq chaînes gratuites. Nous avons vécu une période un peu folle et puis les séries américaines sont peu à peu arrivées. Il a fallu se différencier en apportant de la modernité dans les lieux, les décors... Malgré tout, je trouve que nous avons réussi à garder le cap en racontant des histoires policières et humaines.
 
Comment a évolué votre personnage ?
Au lancement, incarner une femme flic divorcée avec enfants tentant de ménager vie privée et vie professionnelle était très innovant. Cette femme était une pionnière ! Aujourd'hui, une femme a toujours «double peine», en cumulant son travail en entreprise et à la maison. Mais pour moi, cela reste du bonheur et je ne laisserais ma place à personne ! La relation avec son enfant est très importante mais sans un emploi, je pense que la femme n'évolue pas. Aujourd'hui, elle a la possibilité de choisir sa vie ce qui n'était pas le cas de nos mères qui devaient seulement materner ! Il est vrai que cette vie génère de la fatigue et implique une sacrée responsabilité, mais quel bonheur ! Alors si Julie s'est souvent montrée fonceuse, je l'ai parfois trouvée un peu «pantouflarde», trop ronde ou moins jolie. Par moment, je l'ai moins aimée (rires) mais cela dépendait aussi de mon propre état !
 
Est-ce difficile de vieillir avec son personnage ? 
Non ce n'est pas difficile mais à la fin je reconnais que j'avais plus envie de la jouer comme Simone Signoret dans Madame le juge que comme un cow boy ! Je n'avais plus le courage de courir ou de sortir un pistolet et la carte de policier ! Quand j'étais jeune actrice, j'étais prête à faire des cascades ou me rouler dans la boue... Ce sont des situations avec lesquelles je ne me sens plus en adéquation.

Julie a du mal à faire de la place à une relation amoureuse. Elle dit avoir besoin de légèreté et ne pas vouloir s'engager...
Je la comprends ! Dans sa vie de femme, elle pense avoir fait le tour des choses et n'a plus envie de souffrir. Elle en vient à avoir envie de légèreté ! Cet aspect du personnage était très intéressant à jouer car très nouveau chez Julie. Elle a même été tentée par une aventure avec quelqu'un de beaucoup plus jeune par le passé ! Dans ces derniers épisodes, Julie aura un coup de cœur presque maternel pour Yassin, un gamin qui se laisse aller à quelques bêtises. Il est joué par Jérémy Corallo, un acteur tellement sympa que nous avons eu envie de retravailler avec lui alors il sera présent dans le dernier film.

Dans Mère et filles, le procureur dit : «parent, un job qu'on rate à tous les coups». Etes-vous d'accord avec cela ?
Oui, je suis d'accord avec cette idée car elle n'induit pas un échec. En tant que parent, nous avons une image idéale de notre rôle et pourtant nous faisons des erreurs. Mais ce mélange d'erreurs fait de nous des individus singuliers. On rate à tous les coups car nous n'incarnons pas l'idéal rêvé !

Quels liens avez-vous noués avec Jennifer Lauret et Joséphine Serre, les comédiennes incarnant les filles de Julie ?
Ce sont des liens d'amour presque maternels ! Je les aime comme elles sont, avec leurs qualités comme leurs défauts. Je les ai vues évoluer avec beaucoup de tendresse. Je les avais choisies avec la réalisatrice Caroline Huppert, et je suis heureuse de ne pas m'être trompée ! Ce sont deux jeunes femmes très différentes l'une de l'autre et formidables. Entre nous, les choses se font naturellement avec beaucoup de liberté et de facilité et nos scènes tournent presque à l'improvisation ! Nous avons grandi ensemble. Si Jennifer travaille beaucoup, je regrette que Joséphine, comédienne assez rare, soit sous-employée. Dans ses films, elle est toujours très juste et intéressante mais ce sont les mystères de ce métier...
                             
Quelle est votre actualité ?
Je viens de terminer un thriller pour la télévision, Meurtre au Pyla. Je suis en train d'écrire mon livre La folle journée de Julie que je dois rendre fin janvier. Il retrace l'aventure de Julie mais aussi la mienne et révèle mes réflexions sur certains sujets comme la maternité ou la position de la femme dans la société... J'ai aussi un projet de développement d'un scénario que je pourrai réaliser, des propositions pour le théâtre et pour une nouvelle série dont le sujet me plaît beaucoup.

Propos receuillis par Catherine ARMAGNAC, TF1

Dernière modification le samedi, 28 décembre 2013 14:50
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Publié dans Séries
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