H.P.I. Trois lettres. Et une étiquette que l'on colle trop souvent à la peau de ces enfants, adolescents et adultes au haut potentiel intellectuel. Des "petits génies, des surdoués, dit-on, pour qui apprendre une poésie ou jouer une symphonie de Mozart est aussi simple que faire ses lacets".
Oui, mais c'est cela le problème, avoir un Q.I. élevé ne fait pas tout. Et justement, nouer ses lacets ou faire ses courses peut s'avérer impossible pour ces personnes neuroatypiques. La faute à ce cerveau qui cavale trop, qui analyse les informations en une micro-seconde, mais qui les relie à un millier d'autres pensées au risque d'en oublier l'idée de départ. La faute aussi aux troubles associés au HPI - troubles de l'attention, troubles DYS, troubles anxieux, hypersensibilité. Environ 2% de la population française serait concernée par cette "particularité", cette façon d'être au monde et de le considérer.
Pendant plusieurs mois, les équipes de "Reportages découverte" ont suivi une famille HPI, une école pour HPI et une adulte HPI. Trois facettes, trois visages de cette différence invisible.
À Nice, l’école Cyrano accueille 80 élèves HPI, souvent marqués par le harcèlement ou l’échec scolaire. Ici, une pédagogie adaptée redonne confiance à des enfants comme Marie, 13 ans, ou Aaron, dyslexique et longtemps isolé.
À 37 ans, Mélanie, de Paris, a découvert tardivement son haut potentiel. Ce diagnostic lui a permis de transformer ce décalage en force, jusqu’à réinventer sa vie professionnelle et personnelle.
À Niort, la famille d’Hélène vit plus difficilement la différence. Sa fille Taïs, 12 ans, peine à s’intégrer et se bat contre l’ennui et la frustration d’un système scolaire mal adapté.