
Chaque année 10 000 travailleurs saisonniers débarquent, attirés par des salaires pouvant dépasser 6 000 euros par mois. Venus d’Asie et même d’Afrique, ils déchargent le fameux Colin d’Alaska sur des docks où règne un froid polaire, parfois jusqu’à 16 heures par jour. D’autres, comme Michel, un Français, ont fait fortune grâce à la nature grandiose de l’Alaska : pour 35 000 euros, les clients de ce trappeur des temps modernes peuvent partir une semaine chasser l’ours dans des paysages encore vierges.
Grâce au pétrole, l’État est devenu si riche qu’il n’y a pas d’impôts sur le revenu ; même les esquimaux vivent soudain dans la prospérité, et voient leurs traditions ancestrales bouleversées. Sur ce territoire immense, ce sont souvent les pétroliers ou les compagnies de pêche qui dictent la loi avec leur propre police. Ici, pas de place pour les perdants, avec des nuits à moins soixante degrés et aucune protection sociale, les laissés pour compte connaissent l’enfer.