
Pourquoi avoir arrêté votre choix sur TF1 ?
Essentiellement parce que c'est le diffuseur officiel de cette Coupe du Monde et qu'elle va retransmettre les 20 meilleurs matchs. TF1 est la seule chaîne en clair à proposer un magazine dédié autour des matchs. L'Equipe de France appartient à tout le monde et d'une manière générale, je suis pour la diffusion des matchs en clair, accessibles au plus grand nombre. De plus, TF1 est toujours présente pour tous les grands événements sportifs. Elle nous accompagnait déjà en 2007...
Comment allez-vous gérer votre emploi du temps en parallèle avec le Top 14 ?
En Championnat, nous jouons beaucoup à Paris (avec son club, le Racing Métro 92, ndrl). Les matchs de l'Equipe de France seront le matin, j'essaierai donc de jongler entre les deux sachant que «mon» rugby aura toujours la priorité sur le magazine...
Parmi ces consultants, vous êtes le seul joueur en activité. Quelle est votre plus-value ?
Je sais comment l'équipe et le staff fonctionnent puisque j'ai préparé la Coupe du Monde avec eux. Ce groupe, je l'ai quitté hier, je le connais parfaitement. Ainsi, j'aurai un regard avisé sur les hommes que je connais très bien et sur le jeu dont je connais les combinaisons. Mais je ne révélerai pas les tactiques pour autant !
Nous aurons la chance d'avoir d'anciens joueurs comme Christian Califano ou encore Olivier Magne, encore très proches du groupe, pour nous donner l'essentiel de ce qui se passera sur place.
En tant que téléspectateur, que pouvons-nous attendre de Coupe du Monde : Le Mag ?
Du débat, du contenu et de l'exclusivité ! Mais également de connaître la vraie vie du XV de France en Nouvelle-Zélande.
Comment se passe la vie du groupe pendant une Coupe du Monde ?
C'est vraiment propre au caractère de chacun. Certains vont plus facilement accepter le fait d'être enfermés et tenus à l'écart pendant 4 mois et d'autres auront un peu plus de mal. On parle beaucoup de la cohésion de ce groupe ; je n'ai jamais eu aucun doute à ce sujet. On se connaît depuis 4 ans. On se retrouve, en clubs, en sélection, toute l'année. Et puis, pour partir un mois et demi ensemble à l'autre bout du monde, il est important d'avoir vécu quelques stages, type «commando». C'est un peu une tradition en rugby, dans les clubs et pour les Coupes du Monde. On l'avait fait en 2007. Pour 2011, on a reproduit cette formule qui avait plutôt bien fonctionné !
La Coupe du Monde en 2007 vous a propulsé sur le devant la scène et rendu très médiatique. Cela a-t-il changé votre vie ? Comment vivez-vous cette situation ?
Je n'ai pas changé personnellement, je suis resté le même ! Quoi que je fasse aujourd'hui, cette notoriété existe, je ne pourrais pas me battre contre, même si je n'en voulais pas. Ça peut être un peu pénible à certains moments quand je suis en famille par exemple. Mais en règle générale, les personnes sont très agréables et compréhensives à mon égard.
Vous êtes l'emblème de l'expansion du rugby depuis 2007. Etes-vous sollicité par des clubs pour véhiculer les valeurs du rugby ?
Une fois revenu en France, j'ai signé au Racing Metro car le club voulait non seulement le joueur de rugby, mais avait aussi besoin de l'image que j'incarne. En effet, c'est un club qui a une histoire importante derrière lui mais avait disparu du paysage rugbystique depuis un moment. C'était un vrai challenge sportif pour moi. Ce club affiche ses ambitions : il a un gros projet et s'est donné les moyens de réussir. En m'étant renseigné sur l'entraîneur, Pierre Berbizier (également consultant pour Coupe du Monde : Le Mag, ndlr) et les joueurs qui composaient l'équipe, je n'avais pas beaucoup de doute sur le fait que cette équipe allait réussir. Et au vu des résultats 2 ans plus tard, je ne me suis pas trompé.
Que pensez-vous du XV de France, à quelques semaines du début de cette grande compétition ?
Aujourd'hui, ils viennent de terminer la 1re phase de préparation physique. Je sens une vraie envie et un bon collectif. Mais c'est le cas depuis 4 ans.
Quels sont les points forts du XV ?
Cette équipe a vécu beaucoup de moments en passant par toutes les phases ! Elle a connu de belles réussites mais aussi des échecs ; cela forge le caractère d'un groupe. Une de ses forces est la mixité des joueurs, avec beaucoup de jeunes de talents mais également d'autres ayant déjà joué 1 ou 2 Coupes du Monde. La France a toujours été présente dans cette compétition. C'est propre à notre nation et l'expérience ne dément pas. C'est une preuve, je pense, que l'équipe sera donc prête en septembre.
On sait aussi que l'Equipe de France peut réagir en élevant son niveau de jeu lorsqu'elle est malmenée...
Oui, bien sûr. Après la défaite en Italie, tout le monde a à cœur de se racheter. Les matchs amicaux contre l'Irlande seront déjà un bon baromètre... Pour la Coupe du Monde, je dirais que le XV n'a rien à perdre, du moins dans ses matchs de poule. Tout le monde s'attend à ce que la France perde contre les Blacks... elle ne peut donc que gagner ! C'est ce qui s'est passé en 2007. Et puis, une victoire comme une défaite ne nous bouchera pas l'accès aux quarts de finale. Je crains plus le match contre les Tongas qui sera le ticket pour les quarts. On connaît la qualité de ces joueurs, individuellement en tout cas, et après le match contre les Blacks, les Bleus pourraient avoir un peu mal à la tête et dans les jambes.
Lors de la Coupe du Monde de Rugby en 2007, vous étiez en quart de finale face aux All Blacks. Que ressent-on face à cette équipe mythique au moment du mémorable haka ?
Je ne sais pas ! Ce sont des moments tellement intenses qu'ils sont difficiles à décrire. Tous voyaient les Blacks Champions du Monde car ils dominaient la planète rugby depuis 3 ans et demi. Et le scénario était moyen pour nous car pour une Coupe du Monde en France, le match se déroulait à Cardiff ! On s'était mobilisé, on avait un groupe fort, mentalement surtout. Cette force collective est nécessaire face à une équipe comme celle-ci. Aujourd'hui, aucun joueur ne pourrait parler des tactiques employées. Même en cas de défaite, nous aurions perdu contre les meilleurs joueurs du monde ! Alors nous n'avons pas réfléchi et avons donné le meilleur de nous-mêmes pour n'avoir aucun regret.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que joueur ?
Toute ma carrière ! Il y a eu des très beaux moments, d'autres un peu plus douloureux mais c'est l'ensemble qui m'intéresse et qui est important. Dans 10 ou 20 ans, lorsque je me rappellerai de ma vie de joueur de rugby, je me souviendrai de l'ensemble, de tous les hommes que j'ai rencontrés ; ceux que j'ai aimés ou non, des grands matchs que j'ai gagnés et des matchs perdus. Une carrière se construit dans la continuité : on commence jeune, on se construit, on prend de l'assurance et on évolue.