
Le soir même, Jacques Chirac réplique à la télévision par une formule demeurée célèbre : « abracadabrantesque ! ». Des dizaines d’équipes de télévision du monde entier déboulent en France, persuadées d’assister au début d’un véritable « Watergate à la française ». En ce 22 septembre 2000, Jacques Chirac est donné pour mort politiquement. D’autant que, dans les mois qui suivent, d’autres affaires éclatent : marchés truqués d’Ile de France, emplois fictifs, frais de bouche somptuaires, billets d’avions et vacances payés en liquide… Jacques Chirac est attaqué de toutes parts et cerné par les juges. A l’Élysée, sa garde rapprochée s’emploie à déminer les dossiers les uns après les autres. Dans l’ombre, se livre alors une guerre sans merci entre partisans et adversaires du président : coups tordus, pressions, trahisons.
Pour “Spécial Investigation”, Stéphane Malterre raconte l’histoire de cette guerre secrète dans les coulisses de République. De nombreux acteurs de l’époque témoignent : des hommes politiques (Lionel Jospin, ancien Premier ministre / Roland Dumas, ancien président du Conseil Constitutionnel), des hommes de loi (le juge Éric Halphen / Francis Szpiner, l’avocat de Jacques Chirac), des fonctionnaires (Philippe Bas, ancien secrétaire adjoint de l’Élysée), des journalistes (Edwy Plenel, ancien patron du journal Le Monde) et des victimes du système de financement occulte du RPR.
Aujourd’hui, 11 ans après et une réélection triomphale plus tard, Jacques Chirac a presque tourné la page. Il est devenu le retraité le plus populaire de France et il a échappé à la quasi-totalité des poursuites. Mais le miraculé devrait tout de même être jugé (pour deux affaires d’emploi fictif) et donc convoqué au tribunal, du jamais vu pour un président de la République. A l’occasion de l’ouverture du procès, le 7 mars, CANAL+ propose un numéro exceptionnel de “Spécial Investigation”, en première partie de soirée. Retour sur une épopée politico-judiciaire, qui a fait trembler l’état français jusqu’à son sommet…