
Dix millions de ménages français entreprennent chaque année des travaux de rénovation dans leur habitation. Un marché florissant qui brasse 30 milliards d'euros. Mais le plaisir d’embellir son intérieur peut vite se transformer en cauchemar : retards de livraison ou abandons de chantier, malfaçons, prestations surfacturées, défaut d’assurance, artisans qui partent avec l’argent sans réaliser le devis promis… Le ministère de la Justice recense 30 000 litiges par an, mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg, car beaucoup de particuliers pris au piège n’ont plus ni les moyens ni l’énergie de poursuivre les professionnels indélicats.
La rénovation d’intérieur n’est pas la seule source de conflits. Un autre secteur bat tous les records en matière d’abus : le dépannage en urgence (15 000 plaintes par an). Confrontés à des fuites d’eau, des coupures d’électricité ou des serrures bloquées, les particuliers sont des proies faciles.
Depuis trois ans, l’État encourage les travaux d’isolation et d’économies d’énergie par des crédits d’impôt et des subventions. Mais là encore les pratiques sont mal encadrées et les dérives nombreuses. Des ménages se retrouvent lourdement endettés pour des installations défectueuses. Les labels de qualité censés protéger les consommateurs se révèlent inutiles en cas de recours.
La loi impose la remise aux normes de tous les ascenseurs anciens. Un ménage français sur cinq est concerné (facture : 20 000 euros en moyenne par immeuble). Mais face à ces charges importantes, certaines copropriétés ne peuvent plus payer. Les associations de consommateurs dénoncent l’opacité des devis et le manque de concurrence entre les ascensoristes, qui auraient entraîné un dérapage spectaculaire de la facture globale : de 4 milliards d’euros (estimation initiale) à 7,3 milliards aujourd’hui.