
Spas, thalassothérapies, cures thermales, médecines orientales : partir en vacances pour aller mieux, parfois même pour se soigner... la tendance est devenue planétaire. Un marché qui pèse aujourd’hui près de 100 milliards d’euros. Sur le créneau très convoité du tourisme bien-être, les centres de thalassothérapie rivalisent d’ingéniosité : thalasso-golf, thalasso-relooking, thalasso-minceur … des formules à tous les prix et surtout pour tous les publics, jeunes, familles ou seniors. Mais l’engouement des Français pour les médecines douces et naturelles les poussent aussi à aller chercher des méthodes de soin durant leurs vacances jusqu’à l’autre bout du monde : comme l’ayurveda, en Inde. Une médecine traditionnelle à base de plantes et de massages, pratiquée dans des hôtels grand luxe. Mais qui peuvent coûter cher aux vacanciers en quête de méditation : jusqu’à 5 000 € le séjour de deux semaines ! C’est la nouvelle tendance du tourisme bien-être : entre sagesse orientale et ateliers de développement personnel, de plus en plus de centres de vacances proposent des séjours à la limite de la psychothérapie : biodanza, chamanisme... Mais derrière les promesses de remise en forme, tous les séjours ne se valent pas. Certains flirtent même parfois avec de drôles de pratiques, et sont suspectés de dérives sectaires... De la côte basque au Kerala, Envoyé Spécial explore les nouvelles formes du tourisme bien-être.
Jamaïque, au-delà du ghetto
Depuis les années 1980, la Jamaïque est l’une des destinations favorites des Américains et des Canadiens : ils séjournent dans des hôtels gigantesques, en formule "tout inclus", et ne sortent guère de ces enclaves. Parfois, ils s’y marient, lors de célébrations vendues "clés en main". Sur les 3 millions de visiteurs annuels, il n’y a que 3 500 Français. Pour eux, l’île se mérite : il n’y pas de vol direct depuis Paris, et seuls 2 tours opérateurs proposent cette destination. Nous avons suivi ces touristes à l’esprit pionnier. Jean a convaincu sa femme Aurianne de choisir la Jamaïque pour leur lune de miel. Il va réaliser un rêve d’adolescent : rendre hommage à la légende du reggae, Bob Marley. Trente ans après sa mort, son image est partout, il fait l’objet d’un culte. D’autres Français sont attirés par la nature sauvage, le tourisme en devenir des régions de l’est de l’île. Avec un petit budget, les voyageurs peuvent respirer un parfum d’aventure dans les cascades et les paysages qui ont servi de décor aux films de James Bond. Nous avons aussi visité la ville que le tourisme de masse ignore totalement : Kingston, la capitale. Le taux de criminalité y est l’un des plus élevés au monde, surtout dans les quartiers du centre, ceux que les Jamaïcains appellent "les ghettos". Des territoires aux mains des trafiquants de drogue, où les épisodes violents se répètent. En mai 2010, le quartier de Tivoli Gardens a ainsi été le théâtre de scènes de guerre. Bilan : 76 morts, dont 73 civils. Jusqu’à présent, l’ultraviolence des ghettos n’a jamais atteint les complexes touristiques, car les deux mondes s’ignorent. La Jamaïque peut-elle devenir un nouveau paradis pour les Français ?
Sirops : tous les goûts sont permis !
En un an, les ventes de sirop ont augmenté de 15 %. Elles ont été dopées ces dernières semaines, par un été précoce. Les sirops représentent aujourd’hui près de la moitié de la consommation totale de boissons sans alcool. Et la créativité des siropiers fait depuis 3 ou 4 ans le bonheur des consommateurs. De nouveaux parfums, plus poétiques les uns que les autres, ont fleuri dans le commerce: coquelicot, violette, chocolat-noisette, ou encore gingembre-piment... Et derniers venus sur le marché : des sirops sans alcool au goût de... mojito, de whisky ou de pina colada ! Le sirop, c’est aussi la boisson anti-crise par excellence. Une fois dilué, il ne revient plus qu’à 30 centimes le litre, soit 4 à 8 fois moins cher que les sodas ou les jus de fruit. Quand les temps sont durs, le sirop devient une valeur refuge : 2 Français sur 3 en achètent au moins une fois par an. Ce marché a ses grandes marques et ses artisans, ses tendances et ses modes, comme le sirop bio, ou le sirop sans sucre, devenu une star incontournable des rayons, et qui représente déjà 10 % des ventes. Mais les sirops ont aussi leurs petits secrets : comme la menthe à l’eau, dont la couleur réelle est un joli roux, et pas du tout le vert, à l’état naturel. Certains sirops affichent aussi des "arômes naturels"...qui ne le sont pas vraiment. Quant aux sucres utilisés par les industriels, ils sont loin d’être inoffensifs pour la santé des enfants. Comment les sirops ont-ils été remis au goût du jour ? Quelles sont les recettes et les secrets d’une telle réussite ? Envoyé Spécial enquête sur la boisson la plus populaire des Français.
PS: Voyage autour du monde (diffusé le 22 juillet 2010 dans Carnet de voyage d’Envoyé spécial).