
Sauf que l’impensable survient : l’entreprise a été rachetée en sous main par un groupe étranger. Avec pour conséquence des centaines de licenciements parmi les 1300 salariés.
La grève est votée. Rapidement les salaires ne sont plus payés. C’est alors qu’une idée aussi insensée que géniale naît parmi les grévistes : se remettre au travail, tous ensemble et… sans patron ! « On fabrique, on vend, on se paye »…
Pour Tulipe et ses amis, c’est le plus bel été de leur vie. Jusqu’au jour où…

Notre volonté, à Jacques Dercourt (producteur) et à moi-même a été d’incarner fortement cette histoire et faire un film profondément humaniste. Il n’entre pas dans notre dessein d’en faire une « fiction politique et militante ». Et pour cela, il était incontournable de travailler sur la matière première : les faits. Nous avons lu et relu de nombreux ouvrages sur le sujet, vu et revu les documentaires, rencontré les protagonistes de cette aventure humaine hors du commun, Claude Neuschwander et Charles Piaget notamment.
Nous nous sommes replongés corps et âme dans cette décennie exceptionnelle : 1973 est une période de liberté. Celle de Marco Ferreri et de Jean Eustache qui déclenchent un scandale à Cannes avec La Grande Bouffe et La Maman et la Putain… Sur les affiches des cinemas : Les Aventures de Rabbi Jacob, American Graffiti, Serpico et Soleil Vert. Eric Clapton sur scène à Londres, les dernières apparitions à la télé de Presley, l’année de « Dark Side of the Moon » des Pink Floyd. David Bowie et Queen mettent le feu aux théâtres. L’album Harvest casse la baraque. Still, Nash, Young, Simon & Garfunkel parviennent à faire jouer de la guitare à la terre entière. Les babas imposent une façon de voir le monde : cool.
Humaniste et positif, souriant et léger comme l’était l’époque. Tel est le film que nous avons souhaité faire sans pour autant en lisser les aspérités. Je salue Jean Vautrin qui s’est attelé aux premières versions du scénario et Olivier Pouponneau qui en a rédigé les ultimes. Je rends hommage à Nicolas Jorelle qui a énormément travaillé sur la BO fidèle également à l’esprit des seventies. Toutes les musiques, y compris les chansons, ont été créées spécialement pour l’Été des LIP.
Hommage également aux comédiennes et aux comédiens, à Bernard Blancan, Agnès Soral, Serge Riaboukine, Anne-Sophie Franck… Toutes et tous nous ont accompagnés pour de bonnes raisons et ont affiché une humeur très fidèle à celle qui était censée habiter les personnages qu’ils incarnaient.
L’Eté des LIP a entièrement été tourné dans les lieux mêmes où se sont déroulés les faits, Besançon et sa région, et demeurera pour nous une expérience exceptionnelle, un film à part.
Enfin dominique Ladoge a eu l'extrême gentillesse (comme à son habitude) de nous offrir quelques images du tournage, regardez :
A noter que la Bande Originale (créée pour ce film) sera très prochainement sur Itunes.
“L'été des LIP” avec Anne-Sophie Franck (Tulipe), Bernard Blancan (Piaget), Serge Riaboukine (Giuseppe), Agnès Soral (Suzanne Forestier), Lizzie Brocheré (Patricia Mélinès), Arno Chevrier (Jipe), Frédéric Van Den Driessche (Claude Neuschwander), Florian Cadiou (Bruno), Xavier Hosten (Sébastien Chaperon), Riton Liebman (Vittot), Philippe Uchan (Burgy), à suivre sur France 3 samedi 5 mai à 20:40.
Un grand merci à son réalisateur, Dominique Ladoge pour le contenu rédactionnel qu'il m'a fourni.