L'histoire...
Débarquée de sa Belgique natale à Noirmoutier par amour pour Antoine, Chiara, 45 ans, vit depuis une vingtaine d’années sur l’île, qui l’a chaleureusement accueillie.
Au fil du temps, auprès de son mari pêcheur, elle a tout appris du métier : elle sait naviguer, relever les casiers, réparer les filets… Mais l’arrivée dans le couple de Maxence, un jeune apprenti en rupture avec son milieu bourgeois, va bouleverser l’équilibre qu’elle et Antoine ont construit en toute complicité, entre rudesse des jours en mer et douceur de leur foyer.
Troublée, Chiara tente de résister à son désir, puis y succombe, s’attirant alors les foudres de la communauté insulaire…
L'affranchie
Avec ce premier long métrage naturaliste, Héloïse Pelloquet explore en finesse le désir féminin au travers d’une femme libre qui choisit d’assumer le sien sans culpabilité, au risque de tout perdre.
D’une sincérité sans faille, Chiara cherche d’abord à fuir Maxence pour épargner Antoine, qu’elle aime toujours. Mais avec la même énergie que cette femme au "métier d’homme" déploie en mer quand elle affronte, avec des gestes déterminés, la puissance des embruns, elle se laisse submerger par la vague.
S’autorisant à vivre son histoire d’amour, l’incandescente Chiara s’y adonne corps et âme en un vertige de sensualité joyeuse que Cécile de France, filmée sans fard en une succession de gros plans, incarne magnifiquement. L’héroïne s’affranchit ainsi des codes dans une double transgression. Car, à l’adultère que la morale insulaire réprouve avec une violence féroce, la communauté renvoyant aussitôt l'exilée pécheresse à son statut de pièce rapportée, s’ajoute celle de son aventure érotique avec un très jeune homme.
À ce transfuge de classe, qui préfère l’inconfort d’un chalutier aux bancs de la fac, Félix Lefebvre infuse, lui, un charme irrésistible, visage aux lisières de l’enfance traversé par des éclairs de maturité.
Sur l’île de Noirmoutier familière à la cinéaste qui y a passé son adolescence, un beau portrait de femme.