Le couple Delon-Gabin, soutenu par une brochette d’excellents acteurs, dans un réquisitoire haletant contre la peine de mort.
L'histoire en quelques lignes...
Après dix ans derrière les barreaux, l’ex-braqueur de banque Gino Strabliggi est libéré sur parole.
Avec l’aide d’un éducateur, Germain Cazeneuve, il reprend doucement pied. Grâce à lui, il trouve du travail dans une imprimerie. Il fait aussi la connaissance de la jolie Lucie, employée de banque, avec laquelle une nouvelle vie semble possible.
Mais le commissaire Goitreau, qui a coffré Gino dix ans plus tôt, ne croit pas à sa rédemption. Résolu à le voir de nouveau à l'ombre, il monte une machination pour le faire tomber. La confrontation tourne au drame…
Polar engagé
Polar social implacable, Deux hommes dans la ville met en scène un ex-délinquant poussé au crime par un policier qui ne lâche jamais sa proie, le tout dans une atmosphère de suspense savamment dosé. Le film est aussi un plaidoyer efficace et poignant contre les conditions de vie en détention, les difficultés de la réinsertion et la peine de mort.
Produit par Alain Delon et réalisé par José Giovanni, le film dépeint très justement des personnages happés par une machine judiciaro-policière qui s’emballe, avec une excellente distribution jusque dans les seconds rôles (Victor Lanoux, Bernard Giraudeau, le jeune Gérard Depardieu…).
Le couple Gabin-Delon, qui se retrouve ici pour son dernier film après Le clan des Siciliens et Mélodie en sous-sol d’Henri Verneuil, fonctionne à merveille. Alain Delon surtout, sobre et tragique, compose admirablement un personnage à la fois dur et fragile, face à Michel Bouquet, excellent dans la haine et la morgue.