L'histoire en quelques lignes...
Après cinquante ans de silence et de honte, l’Irlandaise Philomena Lee révèle pour la première fois son douloureux secret : dans les années 1950, encore adolescente, elle a donné naissance à un fils conçu hors mariage. Enfermée dans un couvent catholique en punition de son "péché", elle a vu son petit garçon lui être arraché et livré à des parents adoptifs. La septuagénaire souhaite désormais retrouver la trace de ce fils perdu.
Après quelques réticences, Martin Sixsmith, journaliste politique désabusé, accepte de mener l’enquête aux côtés de la vieille dame, sentant poindre derrière ce sujet "intime" l'éclairage d’un scandale d’ampleur nationale…
Deux visions du drame
C’est un sujet encore brûlant en Irlande : le scandale des foyers catholiques pour mères célibataires, les sordides "foyers mère-enfant" qui furent, jusqu’aux années 1990, au cœur d’un trafic de bébés de grande ampleur et de l’exploitation de dizaines de milliers de ces "filles perdues".
S'inspirant de l’histoire vraie de l’une d’elles, et du livre-enquête qu’en tirera en 2009 Martin Sixsmith, The Lost Child of Philomena Lee, Stephen Frears choisit de centrer son récit sur la relation détonante qui unit Philomena (Judi Dench), vieille dame modeste et pieuse, étrangère à tout esprit de revanche, et Martin (Steve Coogan), remonté contre l’Église catholique et plus habitué à graviter dans les hautes sphères que de partager l’intimité des petites gens.
Avec une grande finesse, ce film naviguant entre mélo et comédie douce-amère confronte, à travers leurs yeux, deux visions d’un même drame.