L'histoire en quelques lignes...
Après trois ans d’exil aux États-Unis, François Vasseur est de retour auprès des siens.
Dans la grande demeure familiale, il est accueilli par son père, Gérard, un pharmacien coureur de jupons, sa belle-mère, Anne, en pleine campagne pour les élections municipales, la fille de cette dernière, Michèle, dont il est épris depuis l’enfance, et la tante Line, que tous aiment tendrement. Mais les ambitions politiques d’Anne, que son mari regarde d’un mauvais œil, sont perturbées par la publication d’un tract venimeux à l’encontre des Charpin-Vasseur : y est notamment rappelé le meurtre du père de tante Line, collaborateur zélé pendant la Seconde Guerre mondiale, pour lequel celle-ci a bénéficié d’un non-lieu…
Éternel retour
Le passé est-il amené à se répéter inéluctablement ? La culpabilité, concept sur lequel planche Michèle dans le cadre de ses études de psychologie, se transmet-elle insidieusement entre les générations ?
Brouillant les frontières du bien et du mal, Claude Chabrol compose une délectable peinture de mœurs injectée de suspense (criminel et électoral) et de psychanalyse, dans l’intimité d’une famille rongée par les non-dits, aux tendances endogames, voire incestueuses – Michèle et François, impeccablement interprétés, jusque dans leur litanie de baisers, par Mélanie Doutey et Benoît Magimel, pourraient bien être demi-frère et sœur et non cousins.
Parfaitement réglée, la mise en scène sert subtilement ce portrait de groupe, qui vaut aussi pour son casting de haute volée : aux côtés de Suzanne Flon, qui illumine le film, Nathalie Baye livre une performance mémorable avec, en clou du spectacle, une tournée de HLM imprégnée de l’humour grinçant du cinéaste.