L'histoire en quelques lignes...
Dans un futur proche, le réchauffement climatique a rebattu les cartes de l'agriculture.
Veuve depuis peu, Virginie se lance dans l'élevage de sauterelles afin de produire de la farine ultraprotéinée. Entraînant dans l'aventure son fils et sa fille, secoués par la perte de leur père, elle se retrouve confrontée à des dilemmes financiers et familiaux. Tandis que les sauterelles ne pondent pas assez, ses enfants lui reprochent de trop s'investir dans la ferme.
Peu à peu, Virginie noue une relation étrange et obsessionnelle avec les insectes.
Cocon familial
Une scène suffit pour tout faire basculer. Quand, en pleine nuit, Virginie tend le bras à ses sauterelles pour les nourrir de son propre sang, le drame initial tourne au thriller horrifique teinté de fantastique.
Avec ce premier film, Just Philippot, qui se réclame entre autres de David Cronenberg, renouvelle brillamment le cinéma de genre français. Tant à l'image qu'au son, il orchestre avec art la montée de l'angoisse pour tisser une dérangeante métaphore de la cellule familiale.
D'abord dépendantes de leur mère nourricière, qui se saigne littéralement aux quatre veines pour elles, les sauterelles en viennent à incarner une figure d'autorité, masse uniforme et dominatrice dans laquelle Virginie cherche à se fondre. Ce cocon monstrueux, s'il brutalise les corps, semble alors combler la béance laissée par la mort du mari et père.
Avec : Suliane Brahim de la Comédie-Française, Sofian Khammes, Marie Narbonne, Raphaël Romand.
