L'histoire en quelques lignes...
Avocate pénaliste spécialisée auprès des mineurs victimes de violences sexuelles, Anne mène une existence bourgeoise dans un foyer recomposé aux côtés de son mari, Pierre, et de leurs deux filles adoptives.
Avec l’arrivée des vacances, Pierre installe dans leur grande maison son fils, Théo, un garçon de 17 ans un peu perdu issu d’une première union, et avec lequel il espère recoller les morceaux.
Si les relations avec sa belle-mère sont d’abord inexistantes, leur lien glisse vite du côté de la séduction.
Qui ment ?
S’inspirant librement du film danois Queen of Hearts (2019), de May el-Toukhy, Catherine Breillat approfondit encore l’opacité du personnage principal, Anne, grâce au jeu époustouflant de Léa Drucker.
Fidèle à elle-même, la cinéaste évite l'écueil du moralisme pour nous confronter au cruel mystère de ce qui est : la femme mûre qui perd pied, submergée par son désir pour son beau-fils mineur, interprété avec justesse par Samuel Kircher, puis la femme de pouvoir, à même d'imposer son mensonge face à la jeunesse maladroite de celui qu’elle en vient à traiter implacablement en ennemi. Au point qu’elle parvient à insinuer le doute y compris dans l’esprit du spectateur, pourtant premier témoin à charge.
Une œuvre profonde et dérangeante, à la fois noire et solaire, qui surprend jusqu’à l’ultime minute.