Déroulé de la soirée spéciale :
21:10 Cartouche
Ce film de cape et d'épée flamboyant, inspiré de la figure historique de Louis Dominique Bourguignon, n'est pas seulement un divertissement effréné ; c'est une fresque romantique qui oppose la soif de liberté à la fatalité du destin.
Au cœur de l'intrigue, nous trouvons Louis-Dominique Bourguignon (incarné par un Jean-Paul Belmondo au sommet de sa forme, charmeur et cascadeur), un jeune vaurien qui s'ennuie de la brutalité et du manque de panache de son chef, Malichot. Il décide de rompre avec le passé en s'engageant brièvement dans l'armée, avant de s'enfuir avec le trésor de guerre et, surtout, une nouvelle identité : Cartouche.
De retour à Paris, sous la Régence, Cartouche ne se contente plus de voler. Il devient le chef charismatique et aimé du peuple de la Cour des Miracles. Avec ses deux fidèles lieutenants, La Douceur et La Taupe, il organise des coups audacieux, ne dévalisant que les riches et, tel un Robin des Bois à la française, redistribuant son butin aux plus démunis.
Son succès est indissociable de sa muse et compagne, la magnétique Vénus (l'éblouissante Claudia Cardinale). Bohémienne au caractère bien trempé, elle est le roc sur lequel Cartouche bâtit sa légende, mais leur histoire d'amour passionnée est bientôt mise à rude épreuve.
Cartouche reste un grand moment du cinéma d'aventure, magnifié par la fougue de son tandem d'acteurs, la réalisation dynamique de de Broca et un sens du spectacle qui allie l'épique à l'intime.
22:50 Claudia Cardinale, la créature du secret
Ce portrait sensible commence sur le visage sans maquillage d'une femme de 40 ans qui a cessé de se cacher, pour dérouler le parcours follement romanesque d'une belle personne devenue grande actrice à son corps défendant.
De son enfance de garçon manqué timide à la reconnaissance qui lui permet de révéler au monde son secret douloureux, avec l'existence d'un fils qu'elle a jusque-là fait passer pour son petit frère, Emmanuelle Nobécourt et Erwan Bizeul racontent le chemin vers elle-même d'un "bon copain dans un corps de déesse".
Leur film, tout en archives délectables, fait parler le rire sonore et le tempérament joueur de la comédienne, sa spontanéité et son souci farouche de protéger sa vie privée.
Aux émouvants hommages de ses admirateurs (Mastroianni, Visconti) répond aussi la célèbre voix rauque de "la" Cardinale elle-même, qui lit en "off" des extraits de l'extraordinaire interview qu'Alberto Moravia fit d'elle en 1961, à ses débuts.