Après la mort d’Ivan le Terrible en 1584, l’Empire russe se cherche un nouveau souverain, l’héritier légitime, le tsarévitch Dmitri, ayant succombé prématurément.
Retiré dans un monastère, le boyard Boris Godounov feint de vouloir se tenir éloigné du pouvoir. Ignorant qu’il a ourdi la mort du tsarévitch, la foule, manipulée par ses sbires, le réclame sur le trône.
Après avoir été couronné, Godounov entame un règne marqué par les violences et les famines. Quelques années plus tard, une rumeur se répand à la cour : Dmitri serait toujours en vie…
Une tragédie russe
La tumultueuse fresque de Moussorgski sur la brutalité et la solitude du pouvoir entretient des liens particuliers avec la Scala de Milan. C’est dans cette salle qu’elle fut donnée pour la première fois en Italie, en 1909. Elle avait aussi ouvert, à la rituelle Saint-Ambroise, la saison lyrique 1979-1980, dans une production placée sous la baguette de Claudio Abbado, dont Ricardo Chailly était alors l’assistant. Directeur musical de la prestigieuse maison lyrique depuis 2017, ce dernier a choisi de la diriger pour la première fois, et ce, dans sa version originale de 1869.
Apportant son regard sur ce pan de l’histoire de la Russie, le metteur en scène danois Kasper Holten, ancien directeur du Royal Opera House Covent Garden de Londres, pourrait accentuer l'expérience émotionnelle en tissant une réflexion sur la valeur de la mémoire et du témoignage.
Sur scène, le ténor basse Ildar Abdrazakov endosse le rôle-titre après avoir, l’an dernier, été à l’affiche du Macbeth de Verdi sous les ors milanais.
La soprano Anna Denisova (Xenia, la fille de Boris), la mezzo-soprano Lilly Jorstad (Fiodor, le fils de Boris), le ténor basse Ain Anger (le moine Pimène) et le ténor Norbert Ernst (le prince Chouïski) complètent la distribution.