« Des ordures et des hommes » : document de Mireille Dumas dans “Infrarouge”, mardi 11 février sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL dimanche 9 février 2020 4785
« Des ordures et des hommes » : document de Mireille Dumas dans “Infrarouge”, mardi 11 février sur France 2

Mardi 11 février à 23:10, Marie Drucker vous proposera sur France 2 un nouveau document “Infrarouge” : « Des ordures et des hommes » réalisé par x.Mireille Dumas et Damien Vercaemer.

Anonymes nous le sommes pour eux. Invisibles ils le sont pour nous. Aveugles, nous le sommes apparemment tous. Telle pourrait être la devise de ce film humain et percutant qui nous renvoie un miroir implacable de nos comportements.

Pour la première fois, les éboueurs de la Fonctionnelle, unité de choc inconnue du grand public et pourtant unique au monde, chargée de tous les évènements prévus et imprévus de la capitale, ont accepté d’être filmés sur plusieurs mois.

Avec ce documentaire poignant qui met en lumière ces hommes de l’ombre, Mireille Dumas revient au cœur de son métier de journaliste et de réalisatrice.

Présentation du document

Ce documentaire est une plongée comme on n’en a jamais vu dans la vie quotidienne des éboueurs, sans qui les villes ne seraient qu’un tas d’immondices. (Uniquement à Paris, 3000 tonnes de déchets sont charriés chaque jour.)
Le film qui suit trois équipes se relayant jour et nuit nous dévoile l’étendue de leur tâche, inimaginable. Car Jérôme, Jean Paul, Aïcha, Vincent et les autres, ne sont pas simplement ces agents en vert et gilet jaune qui collectent les ordures ménagères et balaient les rues.

Ils appartiennent à cette brigade d’intervention, la Fonctionnelle, chargée des missions difficiles et exceptionnelles de la capitale, 24 heures sur 24. Les éboueurs remettent en état les parcours des manifestations comme celles du 1er mai ou de la marche des Fiertés, nettoient les rues et les berges après la Fête de la Musique, décapent les graffitis sur le périphérique la nuit. "C’est Tchernobyl, comme toujours !" lance, résigné, l’un d’entre eux, découvrant au petit jour, les quais de Seine jonchés à perte de vue de bouteilles et de détritus.

On assiste incrédule à ce spectacle désolant, symptomatique d’un manque de civisme apparemment très français. On a honte. Et on partage leur colère face au gaspillage alimentaire sur les grands marchés qu’ils déblayent.
Sans oublier les missions les plus délicates humainement qui leur sont confiées, "une épreuve, même si on s’habitue". Des séquences qui nous surprennent et nous bouleversent : l’entretien ou la destruction des campements de migrants après évacuation par les forces de l’ordre, et des squats de SDF dans les souterrains des Halles.

Au-delà de la découverte du métier et de son évolution, le film nous fait partager de vrais moments d’intimité. Avec franchise, lucidité et humour parfois, celles et ceux qui viennent de la France entière et se qualifient d’invisibles malgré leur gilet jaune, racontent leurs rêves et leurs désillusions, la fierté du travail accompli en dépit de l’ingratitude et de l’irrespect, l’incidence sur leur vie affective.

Note d'intention de Mireille Dumas

Avec ce film, dit Mireille Dumas, j’ai voulu faire voler en éclats les clichés et les a priori sur un métier mal connu et mal aimé, pourtant essentiel à la société. Mettre en lumière ces travailleurs de l’ombre qui nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes puisqu’ils sont les premiers témoins de nos comportements souvent désinvoltes, parfois méprisants et de nos modes de consommation, toujours inconsidérés.

Contrairement aux idées reçues, cette profession jugée ingrate et longtemps exercée par une majorité de travailleurs immigrés, attire de plus en plus de personnes de tous horizons et de toutes origines, des premiers emplois, des reconversions professionnelles. Avant d’être agents de propreté, certains étaient pâtissiers, militaires, moniteurs d’auto-école, caissiers, agriculteurs… Avec les crises économiques, la Fonction publique apporte une stabilité et un salaire garantis. Et le métier s’est féminisé.

A la Fonctionnelle, l’étendue de leurs tâches auxquelles ils ne sont pas forcément préparés m’a sidérée. En suivant ces éboueurs, c’est d’une certaine manière, l’actualité de notre pays sur plusieurs mois que je relate avec ses manifestations de joie ou de colère.

A travers eux, c’est aussi toute une partie insoupçonnée de la détresse urbaine qui est montrée. La ville lumière apparaît sous tous ses visages.

En juxtaposant la réalité brute et la subjectivité du regard, en mêlant hyperréalisme et impressionnisme, avec les images de Damien Vercaemer et une musique originale, mon but est aussi de dépeindre la ville autrement.

Un portrait avec plusieurs degrés de perception et de décryptage, tout en abîme.

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Publié dans Documentaires
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