“Jean-Jacques Goldman de l'intérieur” : un doc à revoir sur France 3 vendredi 17 juillet

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL mardi 23 juin 2020 5195
“Jean-Jacques Goldman de l'intérieur” : un doc à revoir sur France 3 vendredi 17 juillet

France 3 propose le portrait d'un des artistes qui a marqué son époque, l’un des plus grands de sa génération, Jean-Jacques Goldman, chanteur à la carrière extraordinaire mais à la vie ordinaire. Un document déjà diffusé sur France 3 mais en partie réactualisé.

Mai 2020, l’humanité tout entière est encore confinée, victime de cette crise sanitaire sans précédent due à la pandémie de la Covid-19.

La chanson plus que jamais a tenu, dans ce moment inédit, un rôle fondamental de lien social, de trait d’union entre des solitudes contraintes. Des concerts confinés, des chansons qui parlent de cette tragédie, des grands concerts virtuels…

Jean-Jacques Goldman, qui depuis seize ans est redevenu un simple citoyen anonyme à Londres, est lui-même sorti de sa réserve pour manifester son soutien aux personnels soignants, mais pas seulement…

Dans ce contexte, ce film tourné en 2017 et réactualisé aujourd’hui prend une nouvelle tonalité encore plus forte, notamment en y redécouvrant l’hommage musical du chanteur kabyle Idir, disparu le 2 mai 2020. Les mots de Jean-Jacques Goldman, sur l’éducation, la religion ou la politique, résonnent aussi plus fortement et expliquent sûrement la place singulière et très forte du chanteur dans le paysage musical de notre pays. Et même au-delà de la musique, puisqu’il reste, malgré son silence, la personnalité préférée des Français.

Didier Varrod, admirateur revendiqué de la première heure, a toujours eu ce désir de raconter l’artiste autrement qu’en capitaine d’industrie, qu’en patron de la chanson française ou qu’en pygmalion imparable.

Le film en fait la démonstration en revenant au plus près de ses chansons, au cœur de sa musique, de ses mots, mais aussi de ce qu’il a pu nous dire tout au long de sa carrière.

Florilège

« Grâce à l’école républicaine, laïque, obligatoire et gratuite, mes parents ont réussi à s’intégrer à la société française… »

« Quand j’ai fait l’Olympia pour la première fois, je n’ai pas invité mes parents, j’en avais presque honte… Si j’avais écrit un livre ou si j’avais trouvé quelque chose en médecine, là j’aurais été fier… »

« Je ne cherche ni la respectabilité ni la légitimité, ce ne sont pas des notions qui m’excitent… »

« Je fais de la variété… Comme les Beatles. »

« Le piège, c’est de vivre une vie de chanteur qui est la vie la plus bête du monde… »

« On peut se poser des questions sur la prétendue subversion du rock. C’est quand même la génération Dylan qui a amené Reagan, la génération des Beatles qui a amené Thatcher, et je me demande si la finalité de tout ça, ce n’est pas les Beatles couronnés par la reine et Elvis à Las Vegas… »

« La phrase politique de base, c’est ‘’seule la vérité est révolutionnaire‘’… C’est Lénine qui l’a dit, et une expérience politique fondée sur le mensonge ne pouvait pas marcher… »

« La création, c’est une tumeur, si la tumeur disparaissait, je disparaitrais aussi avec le plus grand plaisir… »

« Les chercheurs vont trouver, mais ils ont besoin de nous, alors soyez prudents et soyez fiers… »

Pas d’experts ou d’invités donc pour témoigner à sa place. En choisissant de partager avec les téléspectateurs la lecture de certains de ses propos choisis, Didier Varrod, mis en scène par Nicolas Maupied – en collaboration avec Virginie Parrot –, révèle un Goldman de l’intérieur qui a choisi d’être populaire, sans faire de compromis.

Pour ponctuer ce récit à deux voix fait d'images d’archives inédites, dont une interview de Didier Varrod réalisée en super 8 en 1991, quatre artistes de générations et d’univers totalement différents offrent une relecture personnelle d’un morceau de leur choix.

Vincent Delerm, auteur-compositeur interprète, héritier de la proximité et de l’amour des mots de Goldman, donne une interprétation sensible de « Veiller tard », dont il réactualise la puissance émotionnelle. Une chanson qui révèle la personnalité contrastée de l’auteur en évoquant « l’inquiétude sourde qui nous saisit même après les plus grandes joies ».

Fishbach, jeune icône de la chanson pop électronique, auteur de ses propres chansons, indépendante et non conformiste comme a toujours su l’être Goldman, revendique autant son influence que celle de Patty Smith. Sensible au « ni dieu ni chaîne » de son aîné, elle prête sa voix rauque au mémorable tube « Pas toi ».

Idir, chanteur kabyle, auteur de la berceuse mondialement connue « A Vava inouva », interprète cet autre tube composé une dizaine d’années plus tard par Jean-Jacques Goldman : « Là-bas ». Chanté en deux langues en duo avec sa fille, le titre rappelle que nos sociétés n’en ont pas fini avec la question de l’exode, des migrants et du déracinement.

Gaëtan Roussel, voix des groupes Louise Attac et Tarmac, désormais lancé dans une carrière solo, ce proche d’Alain Bashung rend hommage à la pudeur et à la lucidité de Jean-Jacques Goldman, en donnant une version vibrante de « Sache que je », chanson sur l’impossibilité de dire « je t’aime. »

Interprétations à contre-emploi, très loin des reprises formatées de cette génération Goldman qui explosa pourtant tous les compteurs, ces reprises finissent de dessiner le portrait « non homologué » de Jean-Jacques Goldman et replacent son œuvre dans le panthéon des chanteurs qui font aussi notre histoire de France.

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Publié dans Documentaires
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