« Femmes, de la rue à l'abri », document “Infrarouge” à voir sur France 2 mercredi 2 décembre

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL jeudi 12 novembre 2020 2604
« Femmes, de la rue à l'abri », document “Infrarouge” à voir sur France 2 mercredi 2 décembre

A voir mercredi 2 décembre à 22:45 sur France 2 dans la case “Infrarouge”, le documentaire « Femmes, de la rue à l'abri » réalisé par Claire Lajeunie.

« Femmes, de la rue à l'abri » montre le quotidien des femmes sans domicile fixe et recueille leur parole précieuse. Un film chorale, sensible, qui parle de résilience et de lente reconstruction.

Aujourd’hui, les lignes bougent, les consciences se réveillent et le regard face à ces femmes à terre a évolué. A Paris, des nouveaux lieux ont ouvert pour les protéger et les aider. Des espaces interdits aux hommes, pour qu’elles se lavent, pour qu’elles posent leurs valises et qu’elles dorment en sécurité pour retrouver doucement une dignité et un peu d’espoir. Pour que ces invisibles passent enfin de la rue à l’abri.

Présentation du film

« Femmes, de la rue à l'abri » s’ouvre aux bains-douches municipaux du 12ème arrondissement, le premier lieu d’hygiène et de soins réservé aux femmes.

Les femmes SDF y posent leurs valises le temps d’une douche, d’une pause-café. Elles prennent du temps pour elles, pour y faire leur lessive, pour se faire belles. Mais c’est aussi un lieu pour se détendre, bavarder, rire, et trouver un soutien psychologique. Ces femmes, comme Emilie ou Myriam, peuvent rencontrer une assistante sociale pour le suivi de leurs démarches, recevoir des soins.

Le film nous plonge aussi en immersion avec L’ASF (Association pour le développement de la santé des femmes). Ce matin-là, elle vient de récupérer Katie qui a subi des violences physiques et l’accompagne à la Cité des Dames où elle va pouvoir se laver, manger, dormir, et si elle le souhaite, rencontrer des gens qui seront à son écoute. Ce lieu est le premier centre d’urgence pour les femmes sans-abri, un refuge qui accueille des femmes 24 heures sur 24. Il permet d’offrir une mise à l’abri à ces femmes qui ont toutes vécu des violences. Catherine, elle a trouvé refuge ici depuis quelques semaines.

Enfin la Halte Femmes est un lieu qui a ouvert fin 2018 et qui offre un toit en plein Paris, au sein de l’Hôtel de Ville : 75 femmes y sont accueillies chaque jour et 50 y sont hébergées la nuit. Toutes sont orientées par le 115.
Les femmes rencontrées témoignent toutes des violences qu’elles ont subi dans la rue. Ce lieu les surprend, mais leur redonne une dignité et les apaise, parce qu’elles peuvent enfin s’isoler, se sentir à l’abri et reconnues.
La première qualité de ce lieu c’est d’offrir à ces femmes la sécurité. Ensuite les équipes sociales travaillent sur un ensemble de dispositifs : on commence par écouter la parole de ces femmes. Ensuite on les oriente grâce à leur récit vers des activités qui seront de bons moyens de leur redonner confiance en elles : cours de self défense, activités artistiques ou physiques, cours de français… Enfin on les accompagne pour les aider à refaire leurs papiers pour celles qui se sont fait voler leurs effets personnels ou faire des démarches administratives.

Toutes ces femmes rencontrées, des plus jeunes aux plus âgées, osent témoigner face caméra des violences qu’elles ont subies, de leur découragement, face à des appels restés trop souvent sans réponse au 115 ou à des refus d’un hébergement faute de places disponibles.

Celles qui ont atteint la fleur de l’âge nous racontent leur vie professionnelle et les accidents de vie qui les ont fait basculer. La valise de l’une d’elles qui contient tous ses papiers nous raconte tout un parcours de vie.

Mais toutes ces femmes nous livrent des témoignages bouleversants avec une grande dignité, en étant capables de sourire malgré les difficultés et souvent avec beaucoup d’humour. Toutes nous frappent par leur combativité et nous permettent de découvrir le travail du personnel de ces structures d’accueil.

Note d'intention de la réalisatrice Claire Lajeunie

Un matin, je suis au volant de ma voiture, une femme traverse devant moi.

Elle me ressemble, elle semble avoir mon âge, elle pourrait être mon amie. Elle porte un pantalon large et un pull sombre, elle n’est pas maquillée. Elle cache ses cheveux sous un bonnet. Un détail m’attire, elle a un petit chariot qu’elle traîne… Il n’est pas rempli de fruits ou de légumes… Un oreiller et une couverture dépassent légèrement… Le feu passe au vert. Je ne démarre pas.  Je réalise qu’elle est SDF, pourtant elle n’a pas l’air d’une clocharde ! A cet instant précis, je me dis : « Et si un jour, c’était moi cette fille sur ce trottoir ? »

Aujourd’hui les femmes sans domicile fixe sont de plus en plus nombreuses. Et pourtant personne ne les voit, personne ne les remarque. Elles sont invisibles. Elles se rendent transparentes. Elles cachent leur féminité pour ne pas attirer le regard. Des nuits à errer dans la ville, des jours qui se ressemblent, sans savoir vraiment où aller.

Derrière cette réalité, il y a des visages. Certaines ont 20 ans, d’autres approchent la soixantaine. Et la plupart d’entre elles avaient une vie avant : un travail, une maison, un mari et pour certaines des enfants.
Pour trouver un lit, à Paris, il n’y a une seule ligne : le 115 du Samu social. C’est gratuit, on peut appeler depuis n’importe quel téléphone. Chaque soir, c’est le même rituel : tenter sa chance pour espérer trouver une place pour la nuit à l’abri.

4 000 appels par jour, un standard saturé. Et quand par bonheur on trouve un lit, on y va la peur au ventre, car dans ces centres d’hébergement d’urgence, il y a plus d’hommes que de femmes et tout le monde est mélangé. Agressions, bagarres, vols...

Le jour c’est un peu plus facile, il existe pas mal de structures d’accueil : des petits locaux qui hébergent les sans-abri le temps d’une journée. On y vient pour boire un café, se réchauffer ou faire ses papiers. Et toujours beaucoup plus d’hommes que de femmes. Mixité encore.

Je trouve insupportable que ces femmes dorment pour la plupart d’entre elles à terre, dans des parkings souterrains. Mais ce qui m’a le plus troublée, c’est le manque de lieu pour se laver entre femmes, pour préserver leur pudeur, leur dignité et leur intimité.

La plupart vont aux bains-douches municipaux, gratuits et ouverts à tous. 20 minutes sous la douche maximum, les bagages dans le couloir. On y croise beaucoup de monde, des retraités, des étudiants, beaucoup de SDF. Surtout des hommes. Pas de vestiaires spécifiques pour les femmes, idem pour les douches et les toilettes. Tout le monde se mélange.

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Publié dans Documentaires
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