« Afghanistan, pays meurtri par la guerre », mardi 23 mars sur ARTE

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL lundi 22 mars 2021 2959
« Afghanistan, pays meurtri par la guerre », mardi 23 mars sur ARTE

Depuis l’invasion soviétique de Kaboul en 1979, la guerre n’a laissé aucun répit à la population afghane. Archives et témoignages à l’appui, cette captivante fresque déroule et décrypte plus de quarante années d’un cycle infernal de violence. Une série en 4 parties à découvrir sur ARTE mardi 23 mars à partir de 22:25.

Partie 1 Le royaume

Années 1960. Dirigé par le roi Mohammed Zaher, chah depuis 1933, le pays connaît sa plus longue période de stabilité. Il bénéficie du soutien des deux superpuissances de la guerre froide, les États-Unis et l’URSS. Mais à l’inverse de Kaboul, où vit l’élite afghane occidentalisée, les campagnes, qui regroupent 80 % de la population, ne bénéficient pas des efforts de modernisation du pays.

Entre espoir socialiste et révolution islamique, les étudiants de l’université de Kaboul commencent à nourrir des rêves contestataires. Le 17 juillet 1973, appuyé par l’Union soviétique, Mohammed Daoud khan, le cousin du roi, fomente un coup d’État. Il est renversé cinq ans plus tard, pour s’être retourné contre les leaders communistes, et remplacé manu militari par Mohammed Taraki. Interdiction de la religion, extermination des opposants : la politique radicale de ce dernier provoque l’ire des islamistes qui prennent les armes. Le 27 décembre 1979, Moscou envoie ses troupes à Kaboul pour restaurer l’ordre.

Partie 2 L'armée soviétique

Face à l’avancée de l’Armée rouge, de nombreux Afghans rejoignent l’appel au djihad lancé par les combattants islamistes. La résistance de ces moudjahidine – "guerriers saints" – attire aussi des étrangers. Parmi eux, le Saoudien Oussama ben Laden. Peu familières du terrain, les troupes de l’URSS se retrouvent piégées. Les Américains saisissent l’opportunité de donner l’estocade à l’ennemi soviétique en armant la rébellion afghane. Approvisionnée par l’Occident et le monde arabe, soutenue par la population, qui ploie sous le joug d'un pouvoir communiste intransigeant, la guérilla pousse Moscou à battre en retraite. Le 15 février 1989, Mikhaïl Gorbatchev achève l’évacuation de ses soldats. Les dix ans de guerre laissent le pays exsangue. Plus d’un million de civils ont été tués et cinq millions ont traversé la frontière pour se réfugier au Pakistan et en Iran.

Partie 3 Moudjahidine et taliban

Pendant le conflit, le communiste Mohammed Najiboullah s’est hissé à la tête du pays. Ses tentatives de réconciliation nationale restent vaines face aux ambitions des moudjahidine d’installer une République islamique. Mais le front combattant pâtit de sa désunion. Les commandants Massoud et Hekmatyar se livrent un combat féroce qui mène à la guerre civile. Au milieu du chaos, une nouvelle force émerge : les taliban. Formés dans les écoles coraniques pakistanaises après avoir fui le conflit afghan dans les années 1980, ils gagnent le soutien de la population en promettant l’ordre et la justice. Au pouvoir à partir de 1996, ils font du pays un terreau fertile pour le développement du terrorisme islamiste. Ainsi, l’organisation Al-Qaïda menée par Oussama ben Laden y a développé son idéologie meurtrière. Le 11 septembre 2001, malgré l'avertissement du commandant Massoud aux Américains, elle réussit à mettre à exécution son plan : frapper en plein cœur les États-Unis.

Partie 4 Les troupes de l'Otan

Les Américains dirigent la coalition internationale pour capturer Oussama ben Laden et renverser les taliban. Les moudjahidine se joignent aux troupes de l’Otan. En novembre 2001, le régime fondamentaliste s'effondre mais Ben Laden reste introuvable. Malgré tout, un vent d’espoir souffle sur la population : la démocratie émerge et le port de la burqa n’est plus obligatoire. Mais l’extrême pauvreté et la corruption généralisée minent peu à peu le pays. Les taliban, qui avaient réussi à se fondre dans la société après leur débâcle, regagnent du terrain. Le 2 mai 2011, Ben Laden est abattu par les GI au Pakistan. Pour les États-Unis, le but initial est accompli. Mais pour l’Afghanistan, théâtre de nombreux attentats-suicides, le chemin vers la paix reste semé d’embûches. Les taliban s’opposent au gouvernement local et à l’armée américaine, la dernière sur le terrain depuis le retrait des forces de l’Otan en 2014.

D’espoirs en désillusions

Cette série documentaire exceptionnelle décrypte en quatre épisodes l’implacable engrenage qui a conduit le pays à s’enfoncer dans une poudrière inextricable. Au moyen de nombreuses archives et de précieux témoignages (Hekmatyar, le rival du commandant Massoud, Sima Samar, ministre de la Condition féminine afghane de 2001 à 2003, mais aussi un taliban, un ex-agent de la CIA ou un major de l’ex-Armée rouge), elle montre comment la population s’est retrouvée piégée, d’espoirs en désillusions, par les luttes de pouvoir entre les deux puissances de la guerre froide, les batailles d’ego des moudjahidine – héros des années 1980 mais impitoyables seigneurs de guerre des années 1990 – et le fondamentalisme taliban. Jusqu’à très récemment, face à la complexité du terrain et des structures politiques locales, les négociations avaient échoué à apporter une réponse de paix durable. Le 29 février dernier, Américains et taliban ont conclu un accord historique. Mais rien ne dit que cet arrangement améliorera le sort de la population afghane. Quelques jours plus tard, la Cour pénale internationale annonçait l'ouverture d'une enquête sur les crimes commis en Afghanistan depuis 2003.

Série documentaire de Mayte Carrasco et Marcel Mettelsiefen.

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Publié dans Documentaires
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