« Sur le front » : la face cachée du recyclage, dimanche 24 avril sur France 5 avec Hugo Clément

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL mardi 6 avril 2021 5963
« Sur le front » : la face cachée du recyclage, dimanche 24 avril sur France 5 avec Hugo Clément

Dans ce nouvel épisode “Sur le Front”, diffusé dimanche 25 avril à 20:50 sur France 5, Hugo Clément nous emmène à la rencontre des combattant(e)s qui se mobilisent pour le recyclage du plastique.

Éditorial d'Hugo Clément - Journaliste

A chaque fois que je me balade au bord de l’océan, je suis effaré par la multitude de minuscules morceaux de plastique déposés par les vagues sur la plage. Ce phénomène est même quantifiable, l’équivalent d’un camion-poubelle rempli de déchets plastiques se déverse chaque minute dans les océans. Pour autant, peu de personnes semblent être conscientes de l’ampleur du problème. Nous alimentons un cycle infernal en fabriquant toujours plus de plastique, la production mondiale ne cesse d’augmenter encore et encore.

Comme une majorité de Français, je pensais agir à mon niveau, en déposant le plastique dans la poubelle jaune mais cette enquête va nous révéler qu’une toute petite partie du plastique est réellement recyclée. Certes beaucoup de plastiques usagés sont utilisés dans l’isolation des maisons mais ce n’est pas véritablement du recyclage. Seules les bouteilles d’eau transparentes sont réellement recyclées et deviennent de nouvelles bouteilles d’eau mais le procédé ne peut être répété que 3 à 4 fois d’affilée, au-delà le plastique n’est plus recyclé. Heureusement, la recherche avance. Une entreprise française est en bonne voie pour repousser cette limite. Elle est sur la piste d’une enzyme permettant de recycler les bouteilles d’eau à l’infini.
Nous avons rencontré aussi de nombreux combattants prêts à nous aider, pour que nous sortions de notre addiction au plastique jetable.

Fanny Vismara informe les consommateurs dans les supermarchés, Nathalie Gontard fait avancer la recherche et Kris Schaerer se bat contre les incinérateurs de déchets. Grâce à Kris Schaerer, nous découvrons que les incinérateurs produisent des cendres extrêmement toxiques dont nous nous débarrassons, en les expédiant vers l’Allemagne. Là-bas elles sont stockées dans des mines de sel qui ne sont plus exploitées.

La situation est pire dans les pays en voie de développement. Nous avons vu l’insoutenable décharge à ciel ouvert de Dandora au Kenya. C’est l’une des plus grandes du monde et elle ne cesse de s’étendre alors qu’elle jouxte déjà les écoles, les bidonvilles. Les Kenyans doivent se battre car les États-Unis veulent leur envoyer leurs plastiques usagés pour qu’ils soient recyclés et réutilisés en Afrique. Les USA ne savent comment pas se délester de ses déchets plastiques depuis que la Chine ne veut plus les récupérer. De ce fait, beaucoup de villes américaines ont renoncé au tri sélectif. Nous sommes allés le constater dans une ville de Floride où désormais tous les plastiques sont laissés à l'air libre.

Il est grand temps de prendre le problème à bras le corps. Nos méthodes de recyclage doivent évoluer. Il est urgent de se débarrasser de tous les plastiques jetables. Pour nous engager dans cette démarche, ayons à l’esprit qu’un simple sac plastique utilisé en moyenne 15 minutes, va mettre entre 450 et 1000 ans pour se décomposer.

Séquences exceptionnelles

Du polystyrène dans l’étang de Berre

Ce sont des images saisissantes, il semble de loin que des pierres recouvrent entièrement une partie de l’étang. Mais en réalité, il s’agit d’énormes morceaux de polystyrène. Des militants doivent se frayer un chemin en kayak pour les approcher. Les membres de l’association Opération Mer Propre effectuent également des prélèvements d’eau de mer dans le Var et découvrent une multitude de boules de polystyrène en suspension.

Les cendres de nos incinérateurs finissent dans des mines de sel d’Allemagne !

Indésirables sur notre territoire, les poussières toxiques de nos incinérateurs de déchets sont expédiées chez l’un de nos voisins. Des camions partent en Allemagne où les résidus sont enfouis dans d’anciennes mines de sel pour soutenir les galeries qui menacent de s’effondrer. Un héritage honteux que nous laissons aux futures générations.

Les autres nuisances cachées des incinérateurs de déchets

Les habitants des grandes villes se mobilisent contre les grandes cheminées en zone urbaine. Membre du collectif 3R (Réduire-Réutiliser-Recycler), Kris constate depuis sa terrasse située à 250 mètres d’un incinérateur, de redoutables nuisances comme les fortes émissions de polluants toxiques (dioxines bromés, arsenic, ammoniac) et alerte sur les risques d’explosion. Équipée d’un capteur qui analyse les particules fines, elle surveille avec attention les données recueillies. Près de 65 % de nos poubelles finissent ainsi brûlées à plus de 800 degrés. Une solution désastreuse dénoncée par ces militants du collectif 3R.
Non seulement, des gaz toxiques sont rejetés dans l’atmosphère mais il y a pire : 25 % des déchets ne brûlent pas et sont réutilisés comme remblais, sous le bitume, dans les chantiers routiers. Ainsi sans le savoir nous roulons sur nos déchets.

Un espoir, l’enzyme qui permet de recycler le plastique

Les chercheurs de l’entreprise française Carbios ont développé une nouvelle enzyme qui permet de recycler sans fin les bouteilles plastiques.

L’extension de l’une des plus grandes décharges à ciel ouvert du monde au Kénya

La décharge de Dandora ne cesse de s’étendre alors qu’elle se trouve déjà aux portes des écoles et des bidonvilles. Le plastique y brûle à ciel ouvert au mépris de la santé des habitants et du bétail. Des Kényans se battent aujourd’hui pour ne pas devenir la poubelle des plastiques usagés des Américains.
Durant des décennies, les pays développés ont expédié leurs déchets plastiques vers la Chine. Le gouvernement chinois a mis un coup d’arrêt à cette pratique en janvier 2018.
Désormais les États-Unis croulent sous les plastiques usagés et affichent un taux de recyclage dérisoire de 2,6 % en 2020 (auparavant grâce à la Chine, ce taux atteignait les 9 %). Par manque de rentabilité, des centaines de villes ont arrêté leur programme de recyclage. Deltona, ville de 90 000 habitants en Floride, a pris une décision radicale, supprimer la poubelle jaune. Les déchets plastiques finissent leur vie enterrés. Les États-Unis cherchent donc de nouveaux territoires pour se débarrasser de leurs déchets.
En Octobre 2020, les géants des industries pétrochimiques annoncent qu’ils négocient avec le Kénya, un gigantesque accord commercial dont l’une des contreparties serait pour le pays d’accueillir une partie du plastique américain. Une catastrophe potentielle pour un pays n’arrivant déjà pas à gérer ses propres déchets.

PlastikAttak investit les supermarchés

La militante Elise affiche sur elle, la consommation moyenne par mois de plastique de chaque Français. Le collectif Plastik Attack s’installe dans les supermarchés pour interpeller les clients lors de leur passage aux caisses. Les militants leur proposent de retirer les emballages plastiques de leurs achats, en moins d’une heure, le plastique amassé remplit plusieurs caddies. Les consommateurs prennent alors conscience d'à quel point le plastique a envahi nos vies. En 50 ans, la production mondiale est passée de 2 millions à 350 millions de tonnes !

Japon, le village aux 45 poubelles différentes

Sur l’ile de Shikoku, les habitants ont pris l’habitude de laver leur tube de dentifrice, de le faire sécher avant de trier le bouchon d’un côté et le tube de l’autre. Ils vivent avec 45 bacs de tri différents pour être certains de recycler chaque plastique en fonction de sa structure.
C’est ainsi que le village de Kamikatsu a atteint un taux de recyclage de tous ses déchets de 80%.

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