« Goulag(s) » : plongée dans un effroyable système concentrationnaire, dimanche 12 décembre sur France 5

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL samedi 11 décembre 2021 3409
« Goulag(s) » : plongée dans un effroyable système concentrationnaire, dimanche 12 décembre sur France 5

À voir ou à revoir dimanche 12 décembre à 22:45 sur France 5, le documentaire « Goulag(s) » écrit et réalisé par Assia Kovrigina et Michaël Prazan.

Ce documentaire est une plongée dans l’un des plus effroyables et gigantesques systèmes concentrationnaires du XXe siècle. Des racines du Goulag, au centre même de Moscou, jusqu’aux confins de la Sibérie orientale, et ses emblématiques camps de la Kolyma, « Goulag(s) » tient autant du film historique que du road movie.

En suivant l’enquête menée par Assia Kovrigina, dont le grand père a subi « l’exil à perpétuité » dans ces « camps spéciaux », il s’agit de comprendre la place centrale qu’a occupée le Goulag dans l'histoire de l'URSS : tout autant instrument de terreur que de colonisation territoriale et d’expansion économique

Résumé du film

Né aux lendemains de la révolution Bolchevique, le Goulag, s’est progressivement éteint après la mort de Staline, en 1953. Pourtant, les traumatismes qu’il a engendrés perdurent jusqu’à nos jours. Après la chape de plomb imposée par la guerre froide, la mémoire du Goulag resurgit aujourd’hui en Russie. Des mémoriaux, des musées, et la volonté de conserver ses vestiges comme un patrimoine historique, participent de ce retour du refoulé. Particulièrement à Moscou, où, au sein des monastères, à un jet de pierre du Kremlin, surgirent les premiers camps. Dans l’anonymat le plus total.

Si le mot « Goulag » résonne comme un symbole - celui de la terreur stalinienne, de l’archipel tentaculaire dont la géographie est à la démesure du plus grand pays du monde - , son histoire demeure méconnue. Le Goulag a en effet revêtu bien des réalités. Il poursuit les bagnes de l’époque tzaristes - où nombre de ses architectes ont eux-mêmes séjourné -, avant de devenir l’instrument de la terreur révolutionnaire, puis de muter en une gigantesque entreprise coloniale, censée exploiter à moindres coûts les richesses des territoires situés aux marges de l’empire.

Ce film, dont l’enquête menée par Assia Kovrigina, une jeune chercheuse née en Sibérie, petite fille de “zek” – le nom des forçats du Goulag – , constitue le fil rouge, n’est pas seulement une plongée dans l’un des systèmes concentrationnaires les plus effroyables du XXe siècle.

Exposant, par un récit historique et de nombreuses images d’archives, les grands mouvements et les mutations successives du Goulag, il tient aussi du road movie à travers la région la plus glaciale et l’une des moins accessible du globe. En faisant la route des camps sibériens ; celle de la Kolyma, autrement appelée la « route des ossements », qui relie Iakoutsk à Magadan, le Goulag prend soudain un autre visage. Celui de l’expérience vécue et de réalités humaines aussi saisissantes que contrastées. Egrené de rencontres, de paysages somptueux, de figures littéraires, « Goulag(s) » est un voyage de l’extrême aux confins de l’histoire et de la géographie.

Note d'intention des auteurs : Michael Prazan et Assia Kovrigina

Ma rencontre avec Assia Kovrigina, à l’occasion d’un colloque international sur les massacres de Babi Yar, en 2011, constitue le point de départ de ce projet. Assia, jeune journaliste et chercheuse universitaire en histoire et littérature, est née en Sibérie parce qu’issue d’une lignée de zeks – après leur détention, les anciens prisonniers du Goualg étaient assignés à résidence dans la région de leur détention.

A l’occasion de ce colloque, nous avons noué des liens d’amitié. Assia m’a raconté son histoire, celle de sa famille, et notamment de ce grand père, Samuel Shnapir, journaliste à la Pravda, qui fut déporté au Goulag, sans pourtant jamais perdre ses idéaux communistes. Pendant des années, Assia m’a poussé à m’intéresser à l’histoire des « camps spéciaux », m’incitant à lire Varlam Chalamov, le plus grand écrivain des camps de la Kolyma, et à raconter cette histoire toujours méconnue à travers un film documentaire.

J’ai fini par me laisser convaincre.

A mon tour, je l’ai convaincue d’apparaître dans le film et de devenir sa voix autant que son fil conducteur. Assia me semblait la mieux qualifiée pour nous raconter cette histoire. Elle en porte l’héritage ; sa légitimité est incontestable.

Jeune femme moderne et parfaitement francophone, résidant en France depuis de nombreuses années, il m’a semblé qu’elle devait être notre guide dans les méandre d’une histoire souvent prisonnière des idéologies et ensevelie aujourd’hui, du moins en Occident, sous une épaisse chape d’oubli.

A travers ses périodes et ses lieux les plus emblématiques, ce documentaire met en lumière la prolifération du Goulag au sein de la géographie soviétique, la conquête, par la terreur et le cynisme, de ces espaces situés aux confins de l’empire. Il montre aussi l’empreinte profonde qu’a laissé le Goulag, et la manière dont il a marqué les consciences de la Nouvelle Russie.

Grâce à des prises de vues filmées sur place aujourd’hui, d’abondantes images d’archives, et de témoignages récoltés au long de notre voyage, ce film est nourri de micro-histoires et de portraits qui dessinent, au fil des séquences et de sa progression, une « contre épopée » soviétique.

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