En 2011, Isabella Rossellini donne au documentariste Stig Björkman l'accès aux journaux intimes de sa mère, Ingrid Bergman, et à des films de famille jamais montrés.
Le portrait d'une femme peu conventionnelle s'y dessine : dès les années 1940, à l'encontre des usages à Hollywood, la star avait refusé de se transformer pour correspondre aux canons des productions, et elle joua toute sa vie peu maquillée, avec subtilité et dépouillement. Au fil des archives, son intimité est aussi dévoilée, de sa liaison tenue secrète avec le photographe Robert Capa, qui l'encouragea à filmer – ce qu'elle fit tout au long de sa vie dans sa sphère privée –, à sa fugue italienne avec Roberto Rossellini, qui scandalisa l'Amérique.
Charme naturel
Je suis Ingrid montre comment une star hollywoodienne par excellence (Casablanca, Les enchaînés, etc.) fut d'abord une femme aux vies multiples, puis une figure marquante du cinéma moderne.
Étayé par des archives rares, ce portrait décrypte la manière dont une jeune Suédoise, née en 1915, devint l'une des comédiennes les plus célébrées du septième art américain, jusqu’à recevoir deux Oscars de la meilleure actrice (pour Hantise et Anastasia).
En point d'orgue du documentaire, une belle rencontre entre Sigourney Weaver (qui joua au théâtre à ses côtés), sa fille Isabella et l'actrice Liv Ullmann, avec laquelle Ingrid Bergman tourna en 1978 son dernier film, Sonate d'automne, sous la direction d’Ingmar Bergman.