Une île bénie des Dieux ! Paysages, entre mer et montagnes, à couper le souffle, météo ensoleillée une grande partie de l’année, l’île de beauté mérite bien son nom. Mais n’est ce pas aussi une beauté fragile ?
Avec le dérèglement climatique, le territoire révèle un envers du décor moins ragoutant. Il suffit de prendre la route, souvent sinueuse, pour se rendre compte qu’à certains endroits le territoire souffre…Les pénuries d’eau, les sécheresses à répétition, dans une île montagneuse, où les cascades, les rivières, les sources coulent à flots, a de quoi interpeller n’importe quel hydrobiologiste.
Le premier à tirer la sonnette d’alarme sur la gestion de cette eau providentielle, c’est Antoine Orsini. Cela fait 40 ans qu’il dénonce le manque de politique pragmatique de l’eau en Corse. A Cargèse, le maire doit la stocker dans de grands réservoirs pour éviter d’en manquer en période estivale. A Rogliano, au Cap Corse, le premier magistrat de la commune a dû faire construire une usine de dessalement ! Un comble dans un territoire où il pleut près d’un mètre d’eau chaque année.
Mais dans cette île de près de 300 000 habitants, il y a heureusement des familles qui se battent pour trouver des solutions à cette problématique de plus en plus prégnante. Élevage, viticulture sont en pointe pour de nouvelles politiques de résilience.
Mais aujourd’hui, d’autres acteurs tentent aussi de rappeler le trésor que représente la biodiversité locale comme les herbiers de Posidonie mis à mal par le boom de la plaisance. “En moins d’une minute, une ancre peut détruire cette plante qui met un an pour gagner 1 centimètre…” Gérard Pergent, le biologiste marin, tente, avec son équipe de l’université de Corse, de réhabiliter les herbiers mais c’est un travail de Sisyphe !
Un document inédit réalisé par Morad Aït-Habbouche.
