L’histoire de l’humanité s’écrit aussi dans l’assiette. À la Préhistoire, la maîtrise du feu puis la sédentarisation permettent la cuisson et la production alimentaire à plus grande échelle. Dans les civilisations antiques, la nourriture devient un marqueur social et politique : en Égypte, la diversification alimentaire augmente avec le rang social ; à Rome, les céréales distribuées aux citoyens pauvres deviennent un instrument du pouvoir impérial.
Dès la fin du XVe siècle, les conquêtes enrichissent les cuisines européennes d’ingrédients venus d’Amérique : pommes de terre, maïs, tomates, cacao… L’ère de l’industrialisation, elle, marque un tournant majeur : grâce à la pasteurisation, inventée au XIXe siècle par Louis Pasteur, les aliments deviennent conservables et reproductibles à grande échelle. Plus accessibles mais souvent appauvris, ils envahissent peu à peu les rayons...
Entre plats préparés et sachets lyophilisés, l’alimentation moderne interroge autant qu’elle nourrit.
Le sens de l’assiette
Porté par les analyses d’anthropologues et d’historiens, ce documentaire ambitieux retrace l’histoire de l’alimentation et de la gastronomie sur plus de deux millions d’années, de la Préhistoire à nos jours, en documentant l’évolution des goûts, des pratiques et des techniques culinaires.
Nourri de reconstitutions historiques et d’images générées par l’intelligence artificielle, il interroge aussi le rôle social de l’alimentation, des inégalités d’accès à la nourriture à l’opulence des élites.
Pour ponctuer ce voyage gastronomique, une cheffe cuisinière et une scientifique recréent ensemble des recettes de toutes les époques : mets de l’âge de pierre, bouillabaisse marseillaise ou poulet préparé selon le livre de cuisine de Wurtzbourg, premier ouvrage culinaire en langue allemande au XIVe siècle. Un récit foisonnant, à la croisée de l’histoire et des saveurs.