Après la crise de 1929, 11 millions d'hommes se retrouvent au chômage, soit un quart de la population active, également répartis entre classes moyennes et populaires, villes et territoires ruraux.
En campagne, Roosevelt promet un "nouveau contrat pour le peuple américain", avant de révolutionner, une fois élu, les techniques de communication politique avec ses adresses à la radio, formulées comme des causeries au coin du feu. Malgré sa popularité, le nouveau président des États-Unis doit compter sur le soutien du congrès pour faire passer ses lois réformatrices. Mais si ce dernier est acquis à sa majorité, les démocrates des États du Sud (historiquement opposés au Parti républicain, celui de Lincoln à l’époque) conditionnent leur vote au maintien du statu quo sur la question raciale, et donc des pratiques ségrégationnistes.
Fin politique, Roosevelt préfère se plier à leurs exigences, malgré le prix à payer pour les Afro-Américains. "Le New Deal, pour nous, c'est toujours le même vieux contrat pourri", constatera, amer, un militant de la National Association for the Advancement of Colored People (l'association nationale pour la promotion des gens de couleur), la NAACP.
Malgré les efforts d’une poignée de fonctionnaires et intellectuels noirs, le "Cabinet noir", les Afro-Américains, qui représentent 10 % de la population totale, resteront les grands oubliés – ou plutôt volontairement écartés – du New Deal.