En - 379, des Thébains exilés, menés par Pélopidas, parviennent à reconquérir leur ville, occupée depuis trois ans par les Spartiates. C’est dans ce contexte qu’est fondé le bataillon sacré, un corps d’élite qui va faire de la capitale de la Béotie l’une des plus puissantes cités-États de Grèce au IVe siècle avant notre ère. Sa particularité : il aurait été composé, au moins en partie, de paires d’amants.
Alors que les couples masculins sont reconnus par la loi thébaine, la phalange s'appuierait sur le sentiment amoureux pour décupler le courage de ses soldats. Mais après quatre décennies d'invincibilité, les visées expansionnistes de Philippe II de Macédoine et de son fils Alexandre mettent fin à sa gloire : la coalition grecque est défaite à la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C., et les “300”, tombés au champ d’honneur, sont enterrés sur place dans une sépulture collective.
Liberté sexuelle
Si le tombeau, surmonté d’une statue de lion, a été mis au jour en 1879 par Panayotis Stamatakis, les relations amoureuses des membres du bataillon sacré ont été complètement passées sous silence à l’époque – l’homosexualité étant considérée comme un délit voire un crime dans l’Europe du XIXe siècle.
À travers les dernières découvertes des archéologues et des historiens, qui ont notamment pu approcher la violence de leur ultime combat, ce documentaire retrace l’histoire singulière du contingent thébain, sur fond de lutte pour l’hégémonie en Grèce.
S’appuyant sur des reconstitutions des fouilles menées par Stamatakis et des séquences d’animation mettant en scène un jeune couple de guerriers, le film s’intéresse par ailleurs aux rituels funéraires et à la liberté sexuelle dans l’Antiquité, et questionne les stéréotypes, teintés d’homophobie, encore trop souvent associés au courage et à l’héroïsme.


































