L'équipe nous entraîne au cœur du quartier du Mirail, à Toulouse, à la rencontre de héros qui se battent pour préserver et réinventer l'utopie, qui fut le moteur initial de ces ambitieuses constructions.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale et dans les années 1960-1970, il a fallu construire d’urgence des habitations pour accueillir une population en mal de logement. Dans cette période prolifique, de grands architectes, Le Corbusier, Perret et d'autres, ont voulu « réinventer » la vie dans des unités d’habitation où l’utopie avait toute sa place. C’est la Cité Radieuse à Marseille ou le quartier Perret au Havre. Quelques décennies plus tard, la notion de HLM a pris le dessus, même si, ici et là en France, des héros se battent pour réinventer l’utopie. Comme à Toulouse, au cœur du quartier du Mirail où nous emmène Adrien Gavazzi.
Direction Toulouse dans le quartier du Mirail
Calepin à la main, béret sur la tête, vous la croisez régulièrement sur la dalle du Mirail, quartier populaire et souvent mis à l’index, en périphérie de Toulouse. Autour d’elle, ses interlocuteurs peuvent venir des États-Unis ou du quartier voisin de l’université. Sonia est historienne et pourrait se concentrer sur les richesses du centre-ville, la place du Capitole ou la basilique Saint-Sernin.
Non, son coup de cœur à elle, c’est le Mirail, « miroir » en occitan. « Du patrimoine existant, il y en a partout, dans tous les quartiers. L’architecture d’ici est dans tous les ouvrages d’urbanisme et les visiteurs venus du monde entier sont curieux d’apprendre et de comprendre. »
C’est Georges Candilis qui construit cet ensemble de tripodes où le lien social est au cœur de sa démarche. Une dalle permet de dissocier la zone piétonne de la rue et des coursives permettent l’accès d’immeubles en immeubles, sans passer par la rue. Candilis est un disciple du Corbusier et ses fameuses « unités d’habitation ». « On a essayé de démontrer que l’on pouvait vivre dignement dans un HLM », avoue l’architecte urbaniste.
Aujourd’hui, la création du maître disparaît petit à petit. La mairie s’oppose aux associations de quartier. L’une privilégie la destruction pour reconstruire des résidences plus petites et mieux réparties à l’échelle de la ville. Les autres défendent la thèse de la reconstruction, moins chère et écologiquement moins impactante.
Adrien Gavazzi rencontre les principaux acteurs au cœur du Mirail et nous fait découvrir une initiative étonnante, au cœur de l’écoquartier de la Cartoucherie. Son nom ? Abricoop… Tout est dans le nom ! Un immeuble de quatre étages, 17 foyers résident là. Personne n’est propriétaire mais tous ont pris des parts sociales pour accéder à la coopérative. Et chacun paie un loyer modéré en fonction de la surface du logement. Celui qui part d’Abricoop récupère juste ses parts sociales. Le meilleur moyen de lutter contre la spéculation immobilière.
Abricoop, une aventure qui a fait des émules en France ! Marion, l’une des dernières habitantes à avoir investi les lieux, nous en livre les secrets : « On est impressionné de ce qu’on estarrivé à faire collectivement. C’est un peu comme des racines, un patrimoine qui est bien ancré, et on sait que les prochains arrivants en prendront bien soin aussi. ».
Les reportages diffusés au cours de l'émission :
- Tour Kennedy, la fin d’une époque
- La Butte-Rouge, combat pour la Cité-Jardin
- Les nouveaux concierges
- Maurepas, la culture au cœur de la cité


































