Portrait inédit de Pierre Richard dans “Un Jour, un destin” sur France 2 le 6 septembre

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL lundi 24 août 2015 8101
Portrait inédit de Pierre Richard dans “Un Jour, un destin” sur France 2 le 6 septembre

Il a connu des triomphes, quelques bides et d’immenses rires. Ses compositions poétiques et atypiques, son regard aiguisé sur son époque, ont marqué le cinéma français. “Un Jour, un destin” attaque la rentrée dimanche 6 septembre à 22:35 par un portrait inédit de Pierre Richard.

Silhouette dégingandée d’éternel adolescent, corps élastique qui rebondit comme une balle, couronne de boucles blondes-blanches, yeux bleus de cocker, grand front intelligent : le physique, comme le nom, de Pierre Richard évoque quantité de films, d’émotions et de rires.

A partir des années 1970, il devient la figure incontournable des comédies populaires : Le Distrait, Les Malheurs d’Alfred, Je ne sais rien mais je dirai tout (qu’il a lui-même réalisé), Le Grand Blond avec une chaussure noire (Yves Robert)… Des films, des succès et un personnage, celui du distrait.

Vient son duo inénarrable avec Gérard Depardieu que le public plébiscite et attend avec gourmandise. La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs accèdent aux plus hautes marches du box-office et scellent l’amitié des deux comédiens, lesquels viennent de finir en 2015 le court métrage Agafia de Jean-Pierre Mocky (bientôt diffusé sur France 2 dans la case « Histoires courtes »).

Un jour, un destin, à travers le film de Laurent Allen-Caron, L’Incompris, dresse le portrait de cet artiste complexe qui a fait les jours riants du cinéma français. Images d’archives, photos et surtout témoignages de ses proches – membres de la famille, amis, collègues – tissent l’histoire méconnue de l’homme.

Pas de la balle

Pour connaître les fragilités d’un être, nul besoin d’être psychanalyste pour savoir qu’il faut plonger dans son enfance. Celle de Pierre Richard, d’un point de vue façade sociale, présente plutôt bien. Il passe en effet son adolescence dans un château très aristocratique, chez son très aristocratique grand-père à Valenciennes. Mais voilà, restent les absents : une mère qui a refait sa vie, un père parti dès sa naissance, ne faisant dans l’existence de son fils que des apparitions éphémères, qui lui laisseront sa vie durant un goût de trop peu. L’école Notre-Dame où le conduit un chauffeur – ce qui le gêne horriblement – lui donne des envies furieuses de prendre l’escampette. C’est au cinéma que Pierre Richard se réfugie alors. C’est au cinéma qu’il a la révélation. Il est subjugué par le jeu de Danny Kaye (La Vie Secrète de Walter Mitty…), acteur, chanteur et danseur hollywoodien, dont les grandes comédies américaines des années 1950-60 éternisent le talent. Des années plus tard, en 1972, alors que Pierre Richard est en tournée aux Etats-Unis pour présenter Le Grand Blond avec une chaussure noire, une femme l’accoste, enthousiaste : « Vous m’avez fait penser à mon père ! » Son père ? Danny Kaye ! La boucle est bouclée.

Revenons aux jeunes années. Sans se laisser détourner de sa voie par une famille diablement traditionnelle, Pierre Richard suit des cours et, le soir, avec Victor Lanoux, habite les scènes de cabaret où Yves Robert le remarque. Ce dernier lui donne une indication : « Tu n’es pas un comédien, tu es un personnage. » Il doit se trouver un rôle. Le livre de La Bruyère lui donne le « caractère » à exploiter. Naît le distrait. Premières créations au cinéma et premiers grands succès. Mais la réussite a son revers ; le cinéma cadenasse Pierre Richard dans son personnage de distrait quand lui rêve de rôles tragiques et d’une carrière plus éclectique que son talent de comédien mérite.

Le Grand Bleu

Amis et collaborateurs s’accordent à rappeler la simplicité de l’homme : « C’est quelqu’un, déclare Francis Veber, qui ne s’est jamais pris pour une star alors qu’il faisait plus d’entrées que Belmondo. » C’est un homme discret qui déteste les questions sur sa vie intime et ne se met jamais en avant. Peu savent que des films dit d’auteurs ont vu le jour grâce à sa contribution financière. Et quels auteurs : Alain Cavalier, Alain Resnais ou Fabien Onteniente !

Surtout, l’artiste, César d’honneur en 2006, n’a eu de cesse de se renouveler, de créer, d’écrire, de donner du sens aux œuvres, de s’essayer à tous les exercices. A des lieues de ses comédies, il signe en 1987 le documentaire Parlez-moi du Che. Derrière le burlesque des films qu’il a réalisés émerge une critique sévère du système : de la pub (Le Distrait), des jeux télévisés (Les Malheurs d’Alfred), des marchands d’armes (Je sais tout mais je ne dirai rien). Le Jouet, réalisé par Francis Veber, met en scène le pouvoir aliénant de l’argent. Pierre Richard accepte des projets qui le mènent loin des routes tracées comme le film géorgien, tragique et tendre, Les Mille et Une Recettes du cuisinier amoureux, de Nana Dzhordzhadze.

Sur les planches, ce pudique se raconte un peu, à la mode Pierre Richard, c’est-à-dire de façon décalée, drôle et émouvante. Les spectacles se nomment Détournement de mémoire, Franchise postale et, le dernier, Pierre Richard III… Dans une longue lettre à cet « oiseau migrateur » de père dont la mort l’a plongé dans une rage désespérée, celle « d’avoir raté cet amour », il écrit les souvenirs d’enfance, les souvenirs d’absence. Un ami le convainc de l’éditer. Le texte s’intitule Le Petit Blond dans un grand parc.

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Publié dans Documentaires
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