
Dans les cités, le trafic est rodé : les grossistes, les « charbonneurs », les « coupeurs », les guetteurs, les vendeurs sont des minots qui ne vont plus à l'école et qui gagnent déjà beaucoup d'argent. Alors, lorsqu'il s'agit de protéger leur territoire, ils dégainent les kalachnikovs et s'entretuent.
Face à une telle hécatombe, la sénatrice PS et maire d'arrondissement, Samia Ghali réclame l'armée dans les quartiers nord de la ville pour désarmer les « terroristes » du shit. Sans langue de bois, les policiers affirment que « la guerre du shit » est perdue. Les sommes en jeu sont telles que l'économie réelle est aujourd'hui gangrénée par cet argent sale.
Pendant six mois, les caméras de Zone Interdite se sont immergées au coeur de la police marseillaise. Dans des quartiers rongés par l'obsession du fric sur fond de trafics incessants, nous découvrons des armées de guetteurs et de dealers, au service de caïds parfaitement organisés et structurés.
Nos caméras ont aussi recueilli les témoignages, rares, de dealers. Notamment celui d'une jeune femme qui voulait devenir avocate. Elle mène sa petite entreprise de drogue, gagne beaucoup d'argent et se fait parfois payer en armes de guerre.
Alors que fumer du cannabis semble devenu banal, que les saisies ne cessent d'augmenter, comment stopper cette spirale infernale qui transforme des gamins des cités en criminels aguerris ?