
Pourtant, à force d’imagination ou grâce à la solidarité de particuliers et d’associations, certains ont trouvé le moyen de s’offrir quelques jours de détente loin de chez eux. Des vacances bien méritées, entre contraintes financières, joies simples et « système D ».
Nathalie et Frédéric, 42 et 38 ans, vivent à Mons-en-Baroeul, près de Lille, avec leurs 6 enfants. Mais ils ne sont jamais partis en vacances ensemble. Cette année, avec les 4 plus jeunes (âgés de 8 à 15 ans), ils vont passer quelques jours dans le Jura, dans un centre ATD Quart Monde, un mouvement qui accueille les personnes en grande difficulté. Le séjour est encadré par des volontaires qui s’occupent de tout : cuisine, ménage, loisirs. Pour cette famille, c’est la semaine des premières fois : premier cours de piano, première promenade en forêt, première balade à vélo, premier barbecue... Des activités banales pour la plupart des Français, mais des souvenirs inoubliables pour eux.
Sandrine est mère au foyer à Nérac, près d’Agen. Depuis son divorce, cette maman solo sans ressource se bat pour remonter la pente. Cette année, pour la première fois, elle va partir en vacances avec ses 2 enfants sans l’aide de sa famille. Grâce à Jean-Claude, responsable d’une association caritative locale, qui met gratuitement à sa disposition une maison dans les Pyrénées. Mais Sandrine culpabilise : avec les 59 euros qu’elle a économisés pour le séjour, elle a rogné sur le budget de l’année…
À La Salvetat sur Agout, dans l’Hérault, Anaïs et Sébastien, 25 ans et 38 ans, vont partager un mobil-home de 20 m2 pendant une semaine, chacun accompagné de sa fille. Mais ils ne se connaissent même pas ! Pour ces travailleurs précaires, la colocation était le seul moyen de s’offrir des vacances au soleil. Ils se sont mis d’accord par téléphone. Sébastien travaillera le jour au camping. En échange, Anaïs s’occupera des enfants et de l’intendance… Vont-ils réussir à sympathiser ?