Samuel Le Bihan nous parle de son rôle dans “La dernière échappée” le 2 juillet sur France 2

Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL samedi 14 juin 2014 8730
Samuel Le Bihan nous parle de son rôle dans “La dernière échappée” le 2 juillet sur France 2

Mercredi 2 juillet à 20:45, France 2 rendra hommage à Laurent Fignon avec la diffusion du téléfilm “La dernière échappée” réalisé par Fabien Onteniente.

La Dernière Échappée, c'est la fuite en avant de l'ancien champion cycliste, Laurent Fignon, qui court les routes sans ménagement pour commenter le Tour de France plutôt que de subir ses séances de chimiothérapie.

Eddy Clavel, jeune médecin brillant, est contraint de l'assister dans cette épreuve au fil des étapes. Entre patient et médecin, le choc est d'abord frontal, puis ils vont apprendre à s'estimer. Pour Laurent, finir ce tour, c'est mourir debout, quitte à mourir plus tôt. Entre la logique médicale et celle d'un champion, Eddy ne pourra pas rester neutre. On ne triomphe pas de la mort, on la dépasse, on la distance, le temps d'une dernière échappée.

La voix vacillante, le crâne chauve, le corps meurtri, Samuel Le Bihan incarne Laurent Fignon dans les derniers moments de sa vie. Troublant de vérité, le comédien s’est donné corps et âme dans l’interprétation de ce cycliste légendaire.

Que représente Laurent Fignon pour vous ?

Un très grand champion. Vous imaginez un jeune homme de 23 ans qui gagne le Tour de France en se battant contre les grands champions de l’époque, et qui l’emporte encore l’année suivante, contre Bernard Hinault ? Ce sont pour moi les meilleurs moments du Tour : une génération qui attaquait, qui prenait des risques. On le voit bien dans son duel contre Bernard Hinault, un moment de sport légendaire.

Comment appréhende-t-on une telle légende ?

Je me suis plongé dans les images d’archives, j’ai lu son livre et celui de sa femme. J’ai passé beaucoup de temps avec Vincent Barteau, son ancien équipier et ami, qui, pour les besoins d’une scène où je fais du vélo, m’a entraîné. Il m’a parlé de Laurent, l’homme public mais aussi intime. Ces discussions m’ont énormément aidé à m’approcher de cet homme qui a fasciné et qui fascine encore.

Que vous inspire le Tour de France ?

À travers cet événement et grâce au personnage que j’incarne, je voulais transmettre mon amour du vélo. Pas seulement parce que j’ai été coursier à New York quand j’étais plus jeune et que je roulais comme un fou pour faire un maximum de courses ! Mais parce qu’il réveille en moi des souvenirs. Ma famille éprouvait une grande passion pour ce sport : mon grand-père, mes oncles et mon père suivaient les étapes du Tour. Ce tournage a fait jaillir tous ces moments familiaux et affectifs parce que cette course cycliste est liée aux vacances, au mois de juillet et à une certaine France familiale et populaire dont je suis issu.

Au-delà du sportif, vous incarnez une personne en fin de vie.

Ce choix scénaristique fait que l’on aborde ce personnage avec beaucoup de douceur, d’attention et d’humilité. L’idée n’était pas de réaliser un film sur la maladie et la mort mais d’en faire un hymne à la vie, et c’est ce que véhicule Laurent Fignon tout au long du film. Cet hymne, mon personnage le transmet au médecin qui le suit, agressif et angoissé sur sa carrière. Laurent va lui apprendre à vivre pleinement, sans retenue, sans économie. La maladie est présente, certes, mais dans cette approche de la mort, Laurent Fignon est entouré d’amour et vit chaque minute le plus intensément possible.

Par moments, il semble rejeter cet amour. Il peut se montrer très dur.

Je ne pense pas qu’il rejette cet amour, il est formidablement entouré et il le sait. Mais ses coups de sang sont une forme de protection. Cette situation est profondément tragique pour quelqu’un qui fut un grand champion : il sent son corps partir alors que sa tête fonctionne très bien. Il peut se montrer dur avec les autres parce qu’il est avant tout dur avec lui-même. Il n’a pas été champion pour rien : avoir été à un tel niveau demande beaucoup d’abnégation, de souffrance et de douleur. Mais, sincèrement, je ne pense pas qu’il rejette tout cet amour. C’est ce même amour, intime et professionnel, qui lui permet aussi de tenir.

Laurent Fignon souffrait d’un cancer, une maladie qui fait peur et qui éloigne, et pourtant, il a travaillé jusqu’au bout.

C’est vrai que, dans le milieu professionnel, on pousse les gens vers la sortie dès lors qu’ils sont malades. Et je trouve que Laurent a eu cette chance de pouvoir continuer à travailler, la maladie ne l’a pas éloigné des plateaux. L’équipe des sports de France Télévisions et celle d’Europe1 lui ont proposé de commenter le Tour, signe indéfectible de leur amitié et de leur soutien. Ce n’était pas évident mais, pour la première fois, on voyait quelqu’un de malade à l’antenne mais qui avait encore la niaque. On se souvient tous de cet instant très émouvant où, à la fin du Tour de France, Laurent a craqué en direct. Il n’a pas craqué parce qu’il était malade mais parce qu’il s’est rendu compte de toutes les marques d’affection qu’on lui avait manifestées tout au long de sa maladie.

Propos recueillis par Mona Guerre, France 2.

 

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Publié dans Fictions
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