L'histoire en quelques lignes...
Thibaut a adopté Gabriel lorsqu’il était en poste au mémorial de Gorée. Il a trouvé le nourrisson dans son berceau après qu’Awa, sa femme de ménage, l’a abandonné.
Aujourd’hui âgé de 7 ans, le petit garçon, qu’il élève seul, est en proie à la mélancolie et dessine continuellement une silhouette noire avec des dreadlocks. Comprenant que Gabriel souhaite se rapprocher de sa mère biologique, Thibaut lui propose de se rendre sur l’île sénégalaise à la recherche d’Awa. Mais est-ce bien d’elle dont Gabriel a besoin ?
Une filiation morcelée
D’où venons-nous ? Après la série Jeux d’influence dont il est coauteur, Pierre Linhart passe pour la première fois derrière la caméra et aborde cette question existentielle à travers une quête des origines aux allures de récit d’apprentissage.
À la recherche de sa mère, Gabriel retourne sur l’île de Gorée, ancien marché d’esclaves et désormais site touristique emblématique du Sénégal. Sur les traces du passé de la traite négrière, ce road-movie pousse avec sensibilité ses personnages dans un nécessaire travail de mémoire et interroge la possibilité du pardon – à l’image d’une bouleversante rencontre devant la porte du Non-Retour, au Bénin, entre Miles, amant afro-américain de Thibaut et descendant d’esclaves, et Martine, héritière d’une lignée de négriers.
Pour Gabriel, cette histoire s’avère avant tout celle d’une filiation morcelée, tandis que Thibaut (Jean Le Peltier, très touchant) peine à assumer pleinement son rôle de père adoptif. Subsiste alors un manque que seule une famille recomposée, homoparentale et interethnique, peut aider à combler, et au sein de laquelle chacun doit trouver sa place.



































