Pierre-Alexandre Bourdel, maître tapissier décorateur, ne regrette pas de s’être installé à New York. En 8 ans, ce compagnon du devoir a su franchir un à un les échelons et créer son propre atelier dans le quartier branché de Red Hook, juste en face de Manhattan. Aujourd’hui, il a pignon sur rue et crée du mobilier sur-mesure pour de riches clients new-yorkais. Un équipe de “Grands Reportages” l'a suivi pendant la réalisation de sa plus grosse commande de l’année : 3 canapés très hauts de gamme d’une valeur totale de 60 000 euros. « Quand on est artisan et français à New-York, on est directement catalogué dans l’univers du luxe ».
Lionel Fernandes, lui, est ébéniste. Il y a quatre ans, sa femme Youna a accepté un poste de chercheuse à l’université de Baltimore. Il la suit et s’installe dans cette ville industrielle de la côte Est. Très rapidement le bouche à oreille lui permet de se constituer une solide clientèle. Pourtant il doit se résoudre à rentrer en Europe pour suivre, à nouveau, sa femme. Youna vient d’être mutée dans un nouveau laboratoire. Alors pour témoigner de son passage aux Etats-Unis, Lionel va réaliser une œuvre très personnelle. « C’est un défi. Je veux concrétiser l’expérience que j’ai acquis en France et aux USA. Et vraiment laisser une trace de mon passage. Peut-être que le terme est un peu fort mais un héritage en fait ».
Aurélie Varnier, elle, s’apprête à faire le chemin inverse. Cette couturière quitte Paris pour lancer sa propre maison de haute couture à Los Angeles. « Là c’est sûr, le cadre de vie est vraiment idyllique ». Après des années au service des plus grands couturiers français, cette petite main prend son envol. Accompagnée de son mari qui a tout quitté pour l’accompagner et de leur petite fille, la famille Varnier va tenter sa chance au pays de l’Oncle Sam. La réaction de sa première cliente sera déterminante. Il s’agit d’une « top model » qui a pignon sur rue à Beverly Hills et qui pourrait devenir la première égérie de la maison Varnier. « Déjà à Paris, la pression était énorme, mais là, j’avoue que quand c’est pour sa cliente personnelle, c’est vraiment quelque chose de très angoissant ».