Élégantes, populaires, ou bien tout simplement fonctionnelles, les cabines de plages font partie de notre patrimoine. Elles sont les témoins de bien des joies, des peines, et de quelques peurs aussi... C’est pour cela que leurs propriétaires font tout pour les garder debout et maintenir leurs traditions bien vivantes… parfois au prix d’un combat acharné.
A Blériot, Loïck et ses voisins ont passé tous leurs étés au même endroit depuis qu’ils sont enfants… « Gaël, c’est mon voisin de plage. Mon voisin de chalet. Et mon ami évidemment. La ‘‘famille’’ comme on dit ici. » Mais leur bonheur est menacé : pour respecter la loi littorale, la préfecture exige qu’ils démontent leurs chalets en hiver. Or ils ne sont pas démontables. Alors Loïck, Gaël et leurs voisins ont décidé de ne pas se laisser faire. Et de défendre leur patrimoine familial devant la justice : « Faut se battre. On se battra jusqu’au bout pour nous, pour nos enfants, pour nos petit-enfants ». Mais le combat va être rude… plus qu’ils l’imaginaient. Et l’issue délicate.
En Charente-Maritime, Christophe et Frédéric possèdent des ‘‘carrelets’’ : ce sont des cabanes de pêcheurs sur pilotis. Comme elles sont classées, ils n’ont pas obligation de les démonter. Mais elles sont tellement difficiles à entretenir qu’ils cherchent à s’en débarrasser : « C’est magnifique, c’est beau mais ce n’est pas pour moi », dit Christophe. Frédéric renchérit : « Le problème, quand on a un gros coup de vent, c’est que les eaux montent beaucoup plus haut… un tronc d’arbre qui est emmené par l’eau, s’il s’accroche dans les câbles, ah je vous dis pas ! ». Et justement…un événement météorologique va totalement compromettre la vente de leur carrelet.
A l’inverse, à Cayeux-sur-mer, le plus long chemin de planches d’Europe, on veut coûte que coûte maintenir la tradition… Eulalie organise depuis plus de 20 ans un diner-croisière avec défilé d’élégance, façon 1900. « On ne va pas mettre des trucs en carton et des assiettes en plastique… non mais franchement… », sourit-elle. Mais comment convaincre toute une plage de se costumer ? « La difficulté c’est que c’est éphémère… C’est une soirée. Donc on prépare tout, on fait le dîner et après on enlève tout et à minuit, y’a plus rien. Comme Cendrillon ! ». L’objectif d’Eulalie cette année : réunir plus de 800 personnes.