Menace de faillite, fermeture d’un service public, projet d’éoliennes au cœur d’une zone naturelle, liquidation de symboles du patrimoine : certains combats semblent perdus d’avance… David contre Goliath… pourtant, parfois, une poignée d’irréductibles entrent en résistance coûte que coûte. Qu’ils se battent contre des géants, des industriels, des communes, des propriétaires peu scrupuleux, ou simplement le temps qui passe… Pour eux, rien n’est inéluctable.
Pendant plusieurs mois, une équipe de "Grands Reportages" a suivi ces irréductibles qui sont prêts à tout pour arriver à leurs fins.
En Lozère, Luc se bat contre le vent et contre des mastodontes d’acier qui polluent les plaines sauvages de sa terre natale. Depuis 2017, l’agriculteur mène une lutte acharnée pour empêcher l’implantation de 30 éoliennes face à sa ferme. « Ils viennent chez nous parce qu’il y a peu de population, que la terre n’est pas chère. Ils pensent qu’il y aura peu d’opposition ». C’était sans compter sur l’irréductible Luc et les membres de son association qui vont monter un dossier et faire pression sur le préfet pour tenter de faire avorter le projet. La découverte d’une source d’eau qui pourrait être tarie par la construction des éoliennes va alimenter son argumentaire. Réussira-t-il à convaincre et à stopper ce projet qui pourrait détruire tout un écosystème ainsi que sa petite entreprise ?
En Anjou, c’est un survivant du patrimoine régional que la fratrie Baron s’est engagée à préserver : un moulin-cavier du XVIe siècle. Sur les 650 que comptait la région, un seul tourne encore. Un constat tragique auquel la famille Baron, propriétaire du très immobile moulin Gouré, compte bien remédier. Aujourd’hui, ils sont prêts à tout pour rénover leur exemplaire unique qui, à la suite de multiples avaries, ne tourne plus depuis plus de 2 ans. « On se bat pour que le nôtre renaisse parce qu’on n’a pas envie qu’il finisse en porte antenne comme tous ceux de la région ». Ils n’ont qu’un seul objectif : lui rendre ses ailes. Un combat patrimonial et familial dont ils ont hérité de leurs parents et pour lequel ils vont consentir à d’importants sacrifices.
Sète, la paisible cité de Brassens bouillonne. Depuis octobre 2021, Christophe et son collectif de riverains se battent contre le projet de construction d’un parking souterrain de 300 places sous la mythique place Aristide Briand. Seulement, cet hiver, l’obtention d’un permis de construire par la mairie a bel et bien enclenché le projet : « Les tilleuls ont été déracinés, un kiosque datant de 1892 a été démonté. C’est une aberration écologique et financière pour la ville ! ». Entre actions coup de poing d’envergure, manifestations, pétitions et recours juridiques, le commerçant sétois arrivera-t-il à stopper définitivement la construction du parking sur la place emblématique ?
Sur la très mythique N7, à une époque où une station-service ferme tous les trois à quatre jours en France, Claude Ducol se démène pour sauver l’une des dernières pompes à essence encore en fonctionnement sur la route des vacances. Un héritage familial transmis de génération en génération et qu’il ne se résout pas à abandonner malgré ses problèmes financiers : « Économiquement, on perd de l’argent parce qu’on pratique des prix aussi bas que les grandes surfaces ou on essaye de s’aligner sur le prix ». Pour résister à la faillite, il veut attirer une nouvelle clientèle passionnée de vieilles voitures en créant un musée avec les vestiges laissés par ses parents et en organisant un grand rassemblement rétro mobile… Mais transformer sa station en temple rétro sera-t-il suffisant pour pérenniser l’avenir de la station ?